Aberration Une aberration est, à l'origine, un terme d'astronomie signifiant un écart entre la direction apparente d'un astre et sa direction réelle, dû aux mouvements de la Terre. Ce mot a pris la forme conceptuelle qu'on lui connaît actuellement (une absurdité, un non-sens) depuis 1788. |
Abscons C'est un adjectif issu du latin absconsus qui signifie "difficile à comprendre". (Au féminin : absconse) "Une théorie absconse" ou "un raisonnement abscons" s'emploient pour signifier une argumentation à laquelle on n'a vraiment rien pigé. C'est un terme littéraire, peu employé dans la vie courante. Gardez-le en mémoire, il pourra vous être utile : vous pourrez dire, en sortant d'un exposé obscur à souhait, que vous venez d'assister à une conférence absconse. Même si vos interlocuteurs ne connaissent pas le sens de ce terme, ils vous regarderont avec respect ! |
Abstrus A exactement le même sens que "Abscons" ci-dessus. (Au féminin : abstruse) |
Album Le mot album vient de l'adjectif latin albus qui signifie "blanc". Chez les romains, ce mot désignait un tableau blanchi au plâtre sur lequel on inscrivait le nom des personnages officiels, sénateurs ou juges. En France, le mot ne réapparaît qu'au 18e siècle avec l'invention du livre d'or qui, reprenant l'idée de liste de personnes de l'album romain, est appelé "album amicorum", l'album des amis, puis plus simplement "album". |
Alopécie (Forme de calvitie) L'alopécie est la chute ou l'absence, partielle ou généralisée, des cheveux ou des poils. (Larousse) Ce mot vient du grec alôpex, qui signifie "renard"... Probablement en comparaison avec la chute annuelle des poils de cet animal. |
Amphigouri Quel joli mot, n'est-ce pas ? À l'origine il a connu d'autres orthographes : Amfigouri ou Amphygouri (Jean-François Féraud : Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) Un amphigouri est un discours, un poème, une phrase, qui n'ont ni ordre, ni sens déterminé, voire burlesque lorsque la confusion est créée à dessein par son auteur. |
Baccalauréat![]() En gaulois, le mot baccalaris signifie "jeune paysan" et a évolué dans le français sous la forme "bacheler" (jeune noble sans terres). En latin, c'est le mot laureatus, qui signifie "orné de lauriers", qu'on retrouve dans le mot français "lauréat"... La fusion des termes "baccalaris" et de "laureatus" a donné le terme "baccalaureat"... |
Badin (e) Qui aime à rire et qui se plaît aux choses légères. Folâtre... Cet adjectif a le même radical que badaud (Littré) et est issu du provençal, sot (Larousse). (Voir texte) |
Bagne Le mot "bagne" est issu de l'italien bagno, "établissement de bains". "Autrefois, cet établissement était le lieu où était subie la peine des travaux forcés ou de la relégation." (Larousse) |
Baragouiner Le verbe baragouiner a deux histoires : l'une populaire, l'autre savante. L'histoire populaire voudrait que baragouiner soit la contraction de deux mots bretons : bara "le pain" et gwin "le vin". Ces mots étaient fréquemment employés par les bretons dans les tavernes où l'on parlait français. L'autre histoire, celle avancée par ceux qui veulent voir une origine latine à (presque) tous les mots de la langue française, voudrait que baragouiner vienne du latin barbaracuinus qui signifie "barbare". Dans les deux cas, baragouiner désigne le fait de parler une langue de façon incompréhensible. (voir aussi Charabia) |
Bas-bleu Un bas-bleu, (au pluriel bas-bleus) est un terme péjoratif qui désigne une femme pédante à prétentions littéraires et intellectuelles. Calqué sur l'anglais blue-stocking de même sens, en souvenir d'un lord anglais à bas bleus qui fréquentait assidûment le salon de lady Montague (1689-1762). Le terme fut adopté par les conservateurs et les réactionnaires pour stigmatiser toutes les femmes qui affichaient des prétentions littéraires ou intellectuelles. (Wikipedia) Rappelons que la misogynie s'arborait haut et fort dans la structure sociale et culturelle des messieurs de cette époque... (Relire "Les Précieuses ridicules" de Molière) |
Béquille Le Larousse nous dit que ce mot est issu de "bec" et du latin anaticula, "petit canard". Bizarre, non ? Pas tant que ça, car, d'après le Dictionnaire de l'Académie française, on appelle "béquille", en termes de serrurerie, la poignée d'un bec-de-cane... Le Littré a trouvé autre chose : "On le tire de bacillus, "petit bâton" ; mais cette étymologie est inapplicable à un mot qui ne paraît pas ancien, et la vraie dérivation est celle de Diez, qui le tire de bec ; la béquille étant ainsi dite à cause de l'espèce de bec que représente la traverse." D'accord ? Pas d'accord ? J'en reste le bec dans l'eau. |
Bernique Cette interjection désuète (hélas !) vient du normand emberniquer, "salir" (Larousse) On l'utilise pour appuyer un refus et pour exprimer que l'espoir qu'on a est mal fondé et sera déçu. (Littré) (Ne pas confondre avec "nique" !!!) |
Bizarre Deux étymologies possibles : Le mot serait issu de l'italien bizzarro, "emporté" (Larousse). Il pourrait aussi être d'origine espagnole ou portugaise, bizzarro également, et aurait eu le sens de "magnanime, vaillant"... (Littré) Alors ? C'est bien bizarre tout ça, n'est-ce pas ? Voici qui va éclairer ce mot : "S'écarter du goût ordinaire par une singularité non convenable, c'est être bizarre ; s'en écarter par une fantaisie qui tout à coup change d'idée, c'est être fantasque ; s'en écarter d'une manière contraire au bon sens, c'est être extravagant." LAVEAUX. |
Blague La blague à tabac était faite autrefois d'une vessie de porc. la blague, dans le sens de farce, de plaisanterie, a un lien commun avec la blague à tabac : en ancien français, une vessie est un gros mensonge, probablement par analogie avec vesse : du vent... (Voir texte) |
Boulanger Pourquoi, lorsqu'on parle de celui qui fait du pain, dit-on "boulanger" et non "panier" ou "panetier", du latin panis (pain) ? à propos, le "panetier" était l'officier chargé du pain à la cour d'un souverain. (Larousse) Définition du Littré : Berry, boulange : mélange de foin et de paille, préparé pour la nourriture des bestiaux ; boulanger de la paille et du foin, en faire un mélange. ![]() D'après le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), le mot date du 12e siècle et est issu de l'ancien picard boulenc, "celui qui fabrique des pains ronds", terme lui-même issu du néerlandais bolla "pain rond". |
Canapé Deux versions : - En castillan le canapé est un coussin qui sert à avoir les pieds chauds. Au Moyen-âge, la noblesse mettait les cans (chiens) aux pieds pour le bien-être: can a pé, canapé... - En grec, kônôps signifie "moustique" et on pense qu'on appelait kônôpeîon le lit égyptien entouré d'une moustiquaire. |
Cancre Ce mot vient du latin cancer, crabe. Comment un crustacé est devenu un mauvais élève, mystère et boule de gomme ! Bizarre, bizarre... |
Cerf-volant![]() La lucane Toutefois, cette étymologie est contestée, il existe une autre version : D'après le dictionnaire de l'Académie française, le mot "cerf-volant" viendrait de serp-volante, mot d'origine méridionale signifiant "serpent volant". Cette étymologie serait confirmée par la forme des premiers cerfs-volants apparus en Europe, qui étaient décrits comme des "dragons", ressemblant à des serpents avec leur longue queue. |
Chandail Le mot chandail, qui signifie "gilet sans boutons", est né au siècle dernier dans les halles. Il s'agit en réalité d'une abréviation populaire de "marchand d'ail" en "chand d'ail" que criait les marchands d'ail pour attirer la foule. Très vite, ce mot a servi à désigner le gros tricot qui les protégeait des intempéries. |
Charabia Le charabia est un langage inintelligible, confus. Ce mot est issu de l'espagnol algarabía, "baragouin, jargon, algarade", lui-même issu de l'arabe al arabiya qui signifie "la langue arabe". Cette origine serait contestée : certains pensent que cette étymologie aurait un caractère raciste (?). Toutefois, une autre origine, bretonne cette fois, est tout à fait plausible. (Voir Baragouiner) On y perd son latin... |
Chevet Le chevet est un mot issu du latin caput, capitis, qui signifie "tête". (Le Littré nous dit que c'est un diminutif de chef.) En fait, c'est la partie du lit où l'on pose la tête. (Larousse) ![]() Montaigne "Ô que c'est un doux et mol chevet, et sain, que l'ignorance et l'incuriosité, à reposer une tête bien faite !" Donc, si vous vous rendez au chevet de quelqu'un, vous allez le rejoindre sur l'oreiller ? |
Cheville, clavicule, clavier ![]() Saviez-vous que "cheville" et "clavicule" sont tous deux issus du même mot latin clavicula, "petite clef" ? "Clavicule", est l'os qui sert d'arc-boutant à l'épaule, et que l'on a ainsi appelé parce qu'on l'a comparé à la clef d'une voûte. Quant à "cheville", il ne s'agit pas seulement d'un terme qui désigne une partie du pied, mais aussi d'un morceau de bois ou de fer court et arrondi, dont on se sert pour boucher, ou assembler, ou accrocher. Origine quasi identique pour "clavier" avec une différence pourtant, ce mot vient de clavis, clef... De plus, un autre sens du clavier, autre que l'outil informatique, est "Petite chaîne ou anneau de fer pour réunir les clefs". (Dictionnaire Littré) Mais la clef de quoi, au fait ? |
Cimetière Ce mot provient provient du grec koimêtêrion qui signifie "dortoir" et signifie donc un lieu de repos... |
Concubinage "Entretien notoire et simultané du jardinet de devant et de celui de derrière..." [Pour tout l'or des mots, Claude Gagnière] Le concubinage (du latin concubina "coucher avec"), était longtemps dénigré comme portant atteinte à la famille. Si l'église était favorable au concubinage chez les prêtres avant le 5e siècle, elle le condamna par la suite : les concubins vivaient dans le péché et étaient considérés comme des criminels. "Les germains et les carolingiens connaissaient un second type de mariage suite à un rapt (ou un viol !) de la femme que l'on nommait "concubine"..." [Fiesta - L'histoire du mariage] "Sous Napoléon, les concubins ne disposaient d'aucun droit et la société les rejetait durement. Jusqu'au 19e siècle, le concubinage était l'apanage de la classe ouvrière. Ce n'est qu'à la fin de la deuxième guerre mondiale que le concubinage "s'embourgeoise" pour devenir une forme de fiançailles qui permet aux "futurs" mariés de découvrir la vie à deux. Dès lors le concubinage tend à se généraliser." [Juristudiant] Si les relations extraconjugales, le cocuage, les amants et même la prostitution furent sublimés et faisaient thème dans la littérature classique (la poésie des Troubadours, le fin'amor, Molière, Shakespeare, Feydeau - et tant d'autres...), il n'en était pas de même du concubinage. Trop amoral ? Peu intéressant ? Une perversité qui ne se trempait pas d'encre, semble-t-il... |
Confetti![]() C'est en Italie que le confetti est né, mais il s'agissait alors de dragées que les gens lançaient par poignées lors du Carnaval. Confetti signifie "dragée" en italien, pluriel de confetto. Les français adoptèrent les "confetti" pour saluer le Carnaval de Nice, mais c'était au début de petites boulettes de plâtre colorées puis, plus tard, ils utilisèrent les rondelles de papier qu'ils nommèrent "confetti parisien"... |
Coquelicot![]() La fleur, dont le rouge se comparait au rouge de la crête du coq, prit cette appellation, coquelicot, depuis le 16e siècle. |
Coqueluche Certains étymologues pensent que le mot est issu du chant du coq... Cette version est peu sérieuse, à moins que ces étymologues n'aient connu, soit un enfant affligé d'une bien grave déficience vocale, soit un coq atteint d'une non moins grave altération du cocorico... La maladie, la coqueluche, ne fait son apparition en Europe qu'au début du 15e siècle. Elle touche principalement les enfants et on l'appelle d'abord Tussis quinta ou Tussis quintana (G. de Baillou) [Institut Pasteur]. En fait, le mot "coqueluche" dérive du latin cucullus, "capuchon". Autrefois, les malades se couvraient la tête d'un coqueluchon (capuchon) pour camoufler une lésion ou une affection visible - la maladie effrayait... D'autre part, les médecins recommandaient aux malades de cette sorte de grippe de se protéger la tête du froid. La coqueluche sert alors à désigner aussi bien la maladie que le capuchon. Au 17e siècle, le vêtement, la coqueluche, se métamorphose en une parure à la mode que vêtent les jeunes gens et prend la forme d'un manteau de drap fin ajusté à la taille. à la cour d'Henri III on appelait la plus belle coqueluche l'élégant qui, vêtu de sa plus belle coqueluche, embrasait les coeurs et avait le plus de succès auprès de la gent féminine. Le sens est resté : lorsqu'on s'engoue d'une personne, qu'elle est en vogue, celle-ci devient "une coqueluche"... (à savoir que ce terme désigne aussi l'ortolan des roseaux...) |
Coquille Entre autres, une coquille est un terme d'imprimerie : Il s'agit d'une faute typographique, une inversion, une transposition ou une substitution de lettres. Ceci expliquerait le choix de ce mot. Enlevez le "Q" pour voir... |
Couperose Le Larousse pense que l'origine de couperose est latine, cupri rosa, "rose de cuivre"... Pour le Littré, son étymologie reste très obscure. Elle serait d'origine allemande, Kupfer-asche, "cendre de cuivre, chaux de cuivre", de Kupfer, "cuivre", et Asche, "cendre". Le terme médical de la couperose (appelée aussi rosacée) se définit comme étant une inflammation chronique des glandes cutanées qui provoque une coloration rouge du visage. Toutefois, le mot était d'abord employé en chimie. Ce terme était donné à différents sulfates métalliques : Couperose verte, Sulfate de fer. Couperose blanche, Sulfate de zinc. Couperose bleue, Sulfate de cuivre. Maintenant, pourquoi le terme médical a-t-il pris son nom de la couperose minérale, qui est bleue ou verte ? Une chose est sûre : voilà une affection qui en fait voir de toutes les couleurs. |
Crétin![]() Le manque d'iode provoque plusieurs pathologies dont les principales sont l'idiotie et le goître. à l'état endémique, lorsque le manque d'iode est permanent, on parle de crétinisme. Il est amusant de constater qu'une fausse explication étymologique, inventée à une époque où on ignorait tout des pathologies liées aux carences, prête au mot chrétien la paternité du vocable crétin... (Le Forum des Babéliens) Le mot aurait comme étymologie christianus, "innocent". Le littré |
Culte - Culture L'étymologie du mot culture vient du latin colo, colere, qui signifie "cultiver", "soigner" et suggère que la culture se réfère, en général, à l'activité humaine. Ce mot prend des significations notablement différentes, voire contradictoires, selon ses utilisations. Cicéron fut le premier à appliquer le mot cultura à l'être humain : "Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c'est la même chose pour l'humain sans enseignement". (Tusculanes, II, 13). Il définit l'humanitas comme "le traitement à appliquer aux enfants pour qu'ils deviennent hommes" (De oratore, I, 71, et II, 72). Il forge aussi l'expression "culture de l'âme" (cultura animi): "La culture de l'âme, c'est la philosophie." Le terme (latin cultura) définit l'action de cultiver la terre au sens premier puis celle de cultiver l'esprit, l'âme au sens figuré (Dictionnaire Gaffiot). Le terme culte, d'étymologie voisine (latin cultus), est employé pour désigner l'hommage rendu à une divinité mais réfère également à l'action de cultiver, de soigner, de pratiquer un art. |
Diable Le mot "diable" a beaucoup d'origines, du grec entre autres, diábolos, mot qui signifie étymologiquement "qui désunit", dérivé du verbe diabállô, "lancer à travers"... En grec classique, diábolos signifie "qui médit, qui calomnie"... (Eh ben ! l'enfer pour une petite médisance, pour si peu de choses ? Ah ! ces Grecs, pffff...) |
Disputer Le verbe disputer est issu du latin, (dis, préfixe) putare, "penser". Au 12e siècle, il signifiait alors "examiner", "discuter", "débattre"... Nous voilà bien loin du sens qu'il a pris depuis le 17e siècle : "rivaliser avec, (se) quereller". |
Divan Ce mot vient du persan, diouân qui signifiait "conseil". Au 16e siècle, dans les pays du Levant, le Divan était un Conseil suprême, un tribunal, une assemblée de notables qui siégeaient sur des coussins : le Divan impérial. Il était donc coutume, en ces temps-là, d'assembler le divan, dont le Grand vizir était le chef. Encore un mot à coucher dehors... (Dictionnaire Littré et la 8e édition du Dictionnaire de l'Académie française) |
Échalote![]() Les croisés importèrent cette plante potagère voisine de l'oignon en occident après le siège d'Ascalon, à la fin de la Première Croisade. La ville ancienne d'Ascalon était l'une des cinq capitales des Philistins du XIIe au Xe siècle av. J.-C., La ville actuelle, Ashkelon, se situe en Israël, sur la côte méditerranéenne. Échalote |
Échec et mat Le jeu d'échecs fut inventé en Inde au 6e siècle puis s'implanta en Perse avant de s'installer en Europe... C'est en Perse qu'il fut désigné par le nom qu'on lui connaît aujourd'hui : lorsque le pion figurant le roi du joueur adverse était sur le point de succomber, le vainqueur disait shâh mât ce qui signifiait "(le) roi (est) mort". Ce qui a donné, en français "échec et mat". En Angleterre du 11e siècle, le ministre des Finances était appelé "chancelier de l'échiquier" car les réunions se passaient autour d'une table à cases blanches et noires, comme un échiquier. (Précisons que les notions de mathématiques de cette période étaient on ne peut plus minimes : la table en damier aidait aux calculs...) Chèque : lorsque naquit le chèque bancaire, il fut nommé d'abord exchequer bill, parce qu'issu de l'échiquier.... Son nom faut ensuite abrégé en check, chèque. |
Élever![]() Alors... pourquoi ne dit-on pas, de cette mère de famille, qu'elle a un bel élevage ? |
Entrechat Non, nul félidé à l'origine de ce pas de danse, alors...? Vous donnez votre langue au chat ? Ce mot est issu de l'italien, intrecciata, qui signifie "entrelacé". |
Famille En latin classique, familia est en effet lui-même issu du mot familius, serviteur. Et comme le rappelle le Dictionnaire historique de la langue française, "la familia romaine est étymologiquement l'ensemble des famili", c'est-à-dire des "esclaves attachés à la maison du maître". Et Littré à son tour de signaler que progressivement la "famille", définissant donc d'abord ceux qui vivent sous le même toit, maîtres et serviteurs, sous l'autorité du pater familias, chef de famille, en est arrivée à "signifier les membres de la maison unis par les liens du sang". Il faut en réalité attendre la fin du XVIe siècle pour que la famille soit pleinement reliée à la parenté. Citations : "Famille, je vous hais" André Gide, (Nourritures terrestres) "Famille je vous ai", Hervé Bazin, (Ce que je crois). Mot pour mot, la rubrique de Jean Pruvost. |
Foie Larousse : "foie", du latin ficatum, "foie d'oie engraissée avec des figues". Avec ça, bon appétit, mais comment cet organe s'est-il assorti d'oies et de figues ? En fait, c'est en Grèce qu'on trouve l'origine de ce mot. À l'époque impériale, durant les trois premiers siècles de notre ère, les Grecs avaient coutume d'engraisser les oies en leur faisant manger des figues, ce qui rendait succulent le foie de l'animal. Ce plat si délicat s'appelait hepar sykôtón, de sycôn, "figue". Le Romain traduisit en latin, ficatum, de ficus "figue", puis, par extension, le vénitien transposa figa. Le commerce avec la Grèce, les transformations phonétiques et l'adaptation au latin ont fait de ce vocable "sécotum", puis "ficatum", et enfin "ficato", "fégato" (latin) pour devenir "foie" en français... (Dictionnaire étymologique de la langue française - 8e édition) On rencontre pour la première fois ce mot dans la littérature au VIIIe siècle, "ficato" (Gloses de Reichenau, éd. A. Labhardt). (CNRTL) Pourrait-on en déduire, sans passer pour une oie, que la consommation de figues pourrait être un atout santé ? |
Fromage Ce mot vient du latin caseus formaticus. Caseus désignait "l'aliment obtenu par la coagulation du lait" et formaticus la forme, le formage... En ancien français du 12e siècle, le mot qui servait à désigner le fromage était tout d'abord "forme", puis "formage" au 13e siècle, pour finalement, les langues ayant fourché sur la première syllabe, permuter en "fromage". |
Fruste Vient de l'italien frusto, "usé". Cet adjectif s'employait autrefois pour désigner une médaille, une pierre ou une monnaie effacée, altérée, ou défectueuse dans sa forme. Dictionnaire de L'Académie Française, 4e Édition (1762) Puis, en 1798 et 1835, le Dictionnaire de L'Académie ajouta "Une pierre antique, dont le temps a dépoli ou corrodé la surface", et "une coquille dont les pointes et les cannelures sont usées". En fait, c'est de façon tout à fait incorrecte que, depuis 1932, cet adjectif acquit le sens qu'on lui connaît actuellement et qui désigne un homme fruste, c'est à dire un homme inculte, grossier, rustre. |
Frustrer Ce verbe est déjà présent en 1606 dans "Le Thresor de la langue francoyse" de Jean Nicot : - Frustrer, priver aucun de son ancien nom, Fraudare nomine veteri. - Frustrer aucun de son attente, Frustrari expectationem alicuius. - Frustrer l'intention de la Loy, Legem prodere. - Estre frustré de son esperance, Decidere spe, aut Decidere a, vel de spe. - Mon maistre est frustré et privé de la femme qu'il pensoit avoir, Herus vxore excidit. - Frustré, Frustratus. Comme quoi, on se trouvait sous tension psychologique, insatisfait mentalement ou en conflit émotionnel, bien avant l'ère de la psychologie... |
Garce Le mot "garce" est - ou plutôt était - le féminin de garçon... Autrefois, garce n'avait aucun sens péjoratif et signifiait simplement jeune fille. Il est devenu dans la langue moderne un terme injurieux et grossier : garçon s'est purifié, mais garce s'est dégradé. Dire, qu'autrefois, un parent fier de sa progéniture disait : "Hein ! qu'elles sont belles, mes petites garces..." |
Gargouillis, Borborygme Il existe deux termes identiques, synonymes, pour exprimer les bruits causés par le déplacement des gaz et des liquides dans le tube digestif : "gargouillis" et "borborygme". Je suppose que la différence est onomatopéique selon que votre estomac fasse "gargar" ou "borbor"... ![]() Gargouilles de Notre Dame Une petite parenthèse pour rappeler que la gargouille n'a aucun rapport avec les "gargar" ou les "borbor" de votre estomac, si effrayants soient-ils. Il s'agit d'un conduit saillant, souvent orné d'une figure de fantaisie, adapté à une gouttière, à un chéneau et qui déverse les eaux de pluie loin des murs. (Larousse) La gargouille portait dans les bâtiments gothiques la figure de chimères, harpies et autres monstres, et reçoit aujourd'hui celle de masques d'animaux, de mufles de lion, etc. Le sens de gargouille est étymologiquement celui de gosier. (Dictionnaire Littré) (Voir les chimères et les gargouilles de Notre Dame de Paris) |
Gigot![]() (Structures étymologiques du lexique français, de Pierre Guiraud) Gigue, gigot : voilà aussi le nom d'un genre de viole, instrument à trois cordes, qui accompagnait ces danses. D'autre part la gigue, qui vient d'Angleterre, est ainsi nommée à cause des mouvements des jambes. Regimber a la même origine. |
Gré Savoir gré de quelque chose à quelqu'un : (exemple) Je lui sais gré de sa bonne conduite lors de... Voici une formule fréquemment employée en correspondance : "Je vous saurais gré de bien vouloir..." En fait, gré est un nom masculin synonyme de gratitude, reconnaissance, et non un adjectif ou un verbe*. Il est invariable et s'emploie, dans cette locution, avec le verbe savoir. - Au gré de : selon la convenance, les goûts de quelqu'un ; selon le hasard, le caprice de quelque chose. - Bon gré mal gré : volontairement ou forcé. - De son plein gré : volontairement. - Prendre en gré : recevoir avec patience, avec résignation. *Ne pas confondre : le verbe gréer existe bel et bien, mais c'est un verbe d'origine scandinave qu'on utilise dans la marine et qui signifie "garnir un voilier ou un mât de son gréement" . (Gréement : ensemble des cordages, manoeuvres, poulies qui servent à l'établissement et à la manoeuvre des voiles d'un bateau). (Larousse) |
Grève Jusqu'au 19ème siècle, la Place de Grève était une place de Paris (aujourd'hui la place de l'Hôtel de Ville). Elle était ainsi nommée en raison de sa proximité avec le quai de la Grève (quai en pente douce plongeant dans la Seine). C'est sur cette place que se rencontraient entrepreneurs et personnes à la recherche d'un emploi. Lorsqu'un salarié n'était pas satisfait de son travail, il se mettait en grève, c'est-à-dire qu'il retournait sur la Place de Grève à la recherche d'un emploi meilleur. Le sens du mot a évolué lorsqu'au début du 19ème siècle, les ouvriers mécontents de leurs conditions de travail se sont "mis en grève" en se réunissant sur la place du même nom. |
Hurluberlu L'étymologie de ce mot est inconnue. Richelet prétend qu'il vient de l'allemand, mais sans dire de quel mot. C'est peut-être un mot de fantaisie, comme tourlourou pour "petit soldat qui fait le beau". (Dictionnaire Littré) (À ne pas confondre avec un chien qui fait le beau, voyons ! Autrefois, "faire le beau" avait le sens de "se faire une beauté"...) Dans sa lettre du 20 mai 1672, Mme de Sévigné avait employé le terme "hurlubrelu" pour désigner une sorte de coiffure de femme : "Elle est coiffée hurlubrelu ; cette coiffure est faite pour elle...". Le sens de ce mot aujourd'hui est : "Personne étourdie, écervelée, qui se comporte avec extravagance. (Larousse) |
Hypocoristique (Nom et adjectif). Issu du grec ancien ypokoristikós "caressant, propre à atténuer", de korizesthai "caresser, cajoler". CNRTL : Par exemple, "fifille" et "fillette" sont des hypocoristiques de fille, le premier par redoublement expressif et le second par suffixation. Les diminutifs "Jeannot" et "Pierrot" sont des hypocoristiques de Jean et de Pierre. De nombreux noms de famille sont des hypocoristiques de prénoms. Par exemple, "Thomassin" et "Thomasson" sont des hypocoristiques de Thomas. Mot, diminutif ou expression qui traduit une intention affectueuse : "Mon chouchou, mon poulet, mon poupounet, ma biquette..." Autres exemples : Chienchien est la forme hypocoristique de chien, frérot, celle de frère. Pour avoir l'air un peu moins niais, dites que vos termes sont hypocoristiques quand on vous surprendra à bêtifier. |
Infarctus Du latin in "dans" et farcire, "remplir", "bourrer de farce"... Pour une farce, c'en est une, une vraie bouffonnerie : imaginez, le vaisseau sanguin qui s'obstrue et le coeur qui se transforme en hachis ! |
Jacasser D'après Le Larousse, voici un verbe qui vient de jacque, nom dialectal du geai, et qui signifie "crier", en parlant de la pie. Bref, des drôles d'oiseaux. |
Jacquemart ou jaquemart Issu de l'ancien provençal jacomart, jaquomart, Jaqueme Automate de bois ou de métal, représentant un personnage armé d'un marteau, qui frappe les heures sur le timbre ou la cloche d'une horloge placée à la partie supérieure d'un édifice, d'un beffroi ou d'une église. Le Jacquemart de Notre-Dame de Dijon |
Jactance On trouve ce mot dans le Dictionnaire de L'Académie française, 1ère Edition (1694). "Des discours pleins de jactance." Une jactance signifiait une vanterie, du verbe jacter, qui n'est plus en usage... (Le verbe jacter a pris une forme familière de nos jours et signifie Parler pour ne rien dire, bavarder Hélas, on ne jacte plus de nos jours. Certes, on a le nombril plus haut que ses oreilles, les chevilles qui enflent, des plumes de paon qui poussent en auréoles, l'égo qui dégouline à flots sur la cravate, mais on ne jacte plus... Remarque : aucun rapport avec Alea jacta est, cette célèbre locution latine qui signifie "le sort en est jeté", ou "les dés sont jetés"... |
Kaléidoscope Le kaléidoscope a été inventé par le physicien écossais Sir David Brewster au milieu du 19ème siècle. Kaléidoscope nous vient donc de l'anglais. Il est composé de trois racines grecques : kalos, "beau", eidos, "forme" et skopein, "observer". Un kaléidoscope est donc un appareil dans lequel on observe de belles formes (ou images). |
Kangourou![]() Quand les Anglais arrivèrent en Australie, ils furent étonnés de voir un étrange animal qui faisait des bonds incroyables. Immédiatement ils appelèrent un indigène et l'interrogèrent au moyen de signes. Ils notèrent que les indigènes disaient "Kan Ghu Ru", ce qu'ils transcrirent par "kangourou". Or les linguistes détermineront quelques temps après que les indígènes voulaient dire : "je ne comprends pas" ! |
Loufoque Pour trouver une étymologie à ce mot-là, faut chercher loin, croyez-moi : rien de transcendant dans le Littré, rien dans le Larousse et rien non plus dans le Dictionnaire de l'Académie française... Mais j'ai tout de même découvert des explications très intéressantes dans la Petite anthologie des mots rares et charmants, de Daniel Lacotte. "Loufoque", vous l'aviez compris, est un dérivé de "fou". Figurez-vous que, si de nos jours nous nous amusons à parler le "verlan", au 19e siècle, on parlait le "lem" ou le "loque"... Ce langage codé fut inventé et mis au point par la Corporation des bouchers parisiens. Ces gens au vert parler le pratiquaient entre eux pour éviter de choquer leur clientèle par leurs propos salaces ! Cela consistait à ajouter l'une des deux syllabes ("lem" ou "loque") à la fin d'un mot et à intervertir la première lettre avec le "l" de "lem" ou de "loque". Futé, hein ? Qu'est-ce qu'on rigolait à cette époque... D'après Daniel Lacotte, "fou" fut ainsi traficoté en recevant le rajout de "loque" et devint fouloque, puis loufoque en intervertissant le "l" avec le "f". C'est dingue, non ? |
Lunettes Le mot vient de Lune... simplement parce que la forme des verres rappellait la Lune. |
Malotru Allons ! Nulle grivoiserie sur l'origine de ce mot ou adjectif. Ce terme, issu du latin male astrucus, "né sous une mauvaise étoile", désigne une personne grossière et mal élevée. (Larousse) Toutefois, on peut supposer que ce mot est né de malè structus, "mal bâti" ou "mal tourné" ; sans négliger une possible origine languedocienne où mal estruë signifie mal appris, ignorant... |
Manchot Non, rien à voir avec des manches... Le mot manchot a pour origine latine mancus signifiant "manquer". Buffon appliqua ce terme du fait de l'atrophie de leurs ailes qui ne leur permettent pas de voler. |
Manigance - manigancer Dérivé du latin manus, "main", ce terme, très voisin du verbe manigotter, "jouer des mains", désignait les faiseurs de tours. Machination est une terme synonyme. Dans la manigance, il y a la main ; dans la machination, il y a la machine. La machination est donc quelque chose de plus compliqué, de plus grand que la manigance. D'ailleurs manigance est du langage familier, et machination de tous les styles. (Littré) (voir Manipuler et Manoeuvrer) |
Manipuler 1. Tenir (un objet) dans ses mains lors d'une utilisation quelconque. 2. Manoeuvrer un appareil, le faire fonctionner avec la main. Apprendre à manipuler une caméra. 3. Soumettre (quelque chose, une substance chimique ou pharmaceutique) à certaines opérations. Manipuler des produits toxiques avec des gants. 4. Transformer par des opérations plus ou moins honnêtes ; trafiquer. Manipuler les statistiques. 5. Amener insidieusement quelqu'un à tel ou tel comportement, le diriger à sa guise ; manoeuvrer. Se laisser manipuler par un parti. (Larousse) (voir Manigancer et Manoeuvrer) |
Manoeuvrer Du latin operare et manus, "travailler avec la main" 1. Mettre en action (un appareil, une machine) ; faire fonctionner. Manoeuvrer une pompe. 2. Faire exécuter une manoeuvre à (un véhicule) ; diriger, conduire. 3. Amener (une personne) à agir dans le sens que l'on souhaite ; se servir de quelqu'un comme moyen pour parvenir à ses fins ; manipuler. (Larousse) (voir Manipuler et Manigancer) Ces trois verbes, manigancer, manipuler, manoeuvrer sont des dérivés de manus, "main", dans lesquels on retrouve la même notion d'action malhonnête. Jeux de mains, jeux de vilains ? Certes... mais alors, comment comprendrons-nous cette citation de Denis de Rougemont : "La vraie condition de l'homme, c'est de penser avec ses mains." |
Mansarde Une "mansarde" est une pièce sous le toit, un comble brisé avec un ou deux murs inclinés. La création est attribuée à François Mansart (1598-1666), un architecte français connu pour avoir été le précurseur de l'architecture classique en France. |
Marionnette L'étymologie de ce mot serait mariolette, dit par altération et diminutif de "mariole", nom qu'on donnait anciennement à de petites figures de la Vierge Marie. Dictionnaire Littré Quant à "mariole", connu parce qu'il "fait le mariole", il proviendrait de l'italien mariolo, "filou". Larousse. Pas évident tout cela, faudrait connaître toutes les ficelles... |
Mascara Mot qui vient de l'italien maschera et qui veut dire "masque". Quoi ? Mesdames, saviez-vous que, étymologiquement parlant, le produit cosmétique que vous utilisez pour embellir et épaissir vos cils, devrait les dissimuler ? |
Mélancolie Du grec melagkholia, de kholê, bile, et melas, noire... Le sens en français, mélancolie, vient du fait que l'ancienne médecine associait cette maladie à la bile noire, prétendument sécrétée par la rate. (Voir spleen) |
Météore Ce nom (masculin) vient du grec meteôra, "chose élevée dans les airs". Ce terme désigne tout phénomène qui a lieu dans l'atmosphère. Ainsi, les éclairs, les arcs-en-ciel sont des météores. En physique, on désigne par météores aqueux les brouillards, les pluies, les neiges, le givre. Aujourd'hui, on appelle plus généralement météore le phénomène lumineux qui résulte de l'entrée dans l'atmosphère terrestre d'un objet solide venant de l'espace. Au figuré, un météore est une personne ou une chose qui fait une impression vive, mais peu durable. (Larousse, Wiktionnaire) |
Molester Ne vous fiez pas à ce que suggèrent les consonnances : le "mol" de ce verbe évoque un geste flasque, apathique, en guimauve... Il n'en est rien ! Issu du latin molestare, "ennuyer", Il signifiait autrefois "Tourmenter de quelque manière que ce soit, inquiéter par des embarras suscités mal à propos". Il signifie aujourd'hui plus ordinairement "Houspiller, maltraiter quelqu'un en paroles ou en actions". (Dictionnaire de l'Académie française) Le Larousse précise que "molester quelqu'un", signifie lui "faire subir des violences physiques". Nous voilà loin d'une chiquenaude velléitaire... |
Morbide Si on fait souvent la corrélation du mot "morbide" avec le mot "mort", cela est surtout dû au hasard des consonances. En italien, morbida, signifie "souple", mais aussi "beau" et "harmonieux"... En français, le mot vient du latin morbidus "malade, maladif" qui lui-même est un dérivé de morbus qui signifie "maladie" : qui est propre à la maladie, pathologique. Ce n'est qu'au sens figuré que le mot a pris l'extension de malsain ou pervers. |
Mousseline La mousseline (avant d'être une purée) est un tissu peu serré, léger, fin et transparent. Son nom vient de l'italien "mussolina", tissu de Mossoul, ville d'Irak, introduit en Europe par les croisés vers le XIe-XIIe siècle. "Les produits introduits d'Orient ou via l'Orient sont innombrables comme, pêle-mêle, le papier, le chanvre, le lin, le coton, le sorbet, le biscuit, le sucre de canne, la gomme arabique, le safran, la cannelle, le gingembre, la myrrhe, l'encens, la poudre (barud, cf. le baroud d'honneur), l'échalote d'Ascalon, la gaze de Gaza, la mousseline de Mossoul, le baldaquin de Bagdad, le cuir de Cordoue, le damasquinage de Damas, etc." Michel BALIVET (Professeur d'histoire médiévale à l'Université de Provence) |
Nique Dans la 8e édition du Dictionnaire de l'Académie française, on trouve : "Geste fait en signe de mépris ou de moquerie. Il ne s'emploie que dans cette locution : Faire la nique à quelqu'un..." Vous avez bien compris, il ne s'emploie QUE dans cette locution ; si des petits malins parmi vous pensent l'utiliser différemment, attention ! Le Littré et le Larousse s'avancent un peu plus : "étymologie : On le rapporte d'ordinaire à l'allemand nicken, "faire un signe de tête." Le Littré précise que cette étymologie semble la bonne et que le verbe niquer prend ainsi le sens de "branler la tête", car Georges Chastellain, né en 1405, avait écrit dans "Les expositions sur vérité mal prise" : Grignoit les dents, et maschoit ses levres, niquoit de la teste souvent. Hé ben ! Autrefois, c'était cette partie de l'anatomie qu'ils utilisaient ? Je n'en dirai pas plus ! Quoi ? Que j'approfondisse le sujet ? bernique ! Non mais ! |
Nonchalance Ce mot est composé de non et du verbe en ancien français chaloir, "être d'intérêt pour"... Le verbe chaloir est lui-même d'origine latine calere, "avoir chaud" et on le retrouve dans l'expression un peu surannée Peu m'en chaut : "peu m'importe". Nonchalance signifie absence d'ardeur, d'énergie, manque de vivacité. De nos jours, on l'emploie essentiellement pour signifier une attitude affectée ou une lenteur... (Voir texte) |
Nylon Il circule de nombreuses étymologies sur l'origine du mot nylon comme celles affirmant que le nylon provient de NY (New York) et LON (London), ou encore du prénom des épouses des inventeurs. Son inventeur, Wallace Carothers, s'étant suicidé avant de donner un nom commercial à son polyamide 66, il revint à un comité de trois membres de chez DuPont de faire le choix en 1938. Un des membres Dr. E.K.Gladding proposa "Norun" (pour no run soit ne s'effile pas), et changea aussitôt en "Nuron" pour éviter une publicité mensongère, tout en rimant ainsi avec Rayon ou coton, qui fut finalement déformé en nylon pour avoir un acronyme prononcé de la même façon pour les américains et les anglais. Cette version officielle de DuPont fut aussitôt pervertie par quelques plaisantins en Now You Lose Old Nippon ou Now You Lousy Old Nippon, avec un succès tel que DuPont a commissionné en 1941 un journal japonais pour y démentir cette étymologie insultante. (Wikipédia) |
Oignons En argot, les "oignons" désignent les fesses. Tout ça pour expliquer l'expression familière "Occupe-toi de tes oignons", qui veut dire occupe-toi de tes fesses, de ton corps, de toi-même, de ce qui te regarde. Il est également possible que cette expression ait une origine américaine "know your onions" ("connaître ses oignons"). Cette locution serait née dans les années 1920 et aurait fait référence aux nombreuses variétés d'oignons que l'on cultivait à cette époque aux Etats-Unis, et qui rendait l'identification des espèces difficile. "Connaître ses oignons" signifiait donc savoir quelles étaient les espèces cultivées, et par extension, tout connaître sur un sujet. "S'occuper de ses oignons" voudrait donc dire "se mêler seulement de ce qu'on connaît". http://www.linternaute.com/expression/langue-francaise/111/s-occuper-de-ses-oignons/ |
OK Certaines théories, savantes ou farfelues, circulent sur la toile quant à l'étymologie de l'expression O.K... En voici quelques-unes : - Au cours de la guerre de sécession, O.K. signifierait "zero killed" ("zéro tué"). Le chiffre zéro se lit O en anglais. Si personne n'est tué, tout va bien, donc c'est O.K. - O.K. vient de l'anglo-américain. L'expression serait la déformation graphique de "all correct" qui signifie "tout est bien". On a transformé "all correct" en "oll korrect", dont les initiales sont O.K. La première trace de cette transformation se retrouve à Boston en 1839. - L'expression OK vient du grec : ola kala, qui signifie "tout va bien"... (Le Monde) Vous n'avez qu'à choisir la proposition que vous préférez, okay ? |
Opportunisme D'après Larousse, opportun est issu du latin opportunus qui signifie "qui conduit au port". "L'opportunisme est l'attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, que l'on cherche à utiliser toujours au mieux de ses intérêts." Alors, pourquoi "qui conduit au port" ? Y a-t-il un rapport avec "bien mener sa barque" ou savoir "d'où souffle le vent" ? En tout cas les opportunistes arrivent souvent à bon port et se fichent bien de ceux qui se sont noyés en leur servant de bouée... |
Oscar![]() Ce prix, qui récompense les meilleurs films aux états-Unis doit son nom à Margaret Herrick, en 1928. La bibliothécaire de l'Académie se serait écriée en voyant la statuette, représentant un homme nu plongeant une épée dans une bobine de film, qu'elle ressemblait à son oncle Oscar... |
Palindrome Mot issu du grec (palin, de nouveau, et dromos, course). Mot ou groupe de mots qui peut être lu de gauche à droite ou de droite à gauche en gardant le même sens. Exemples : - À Laval, elle l'avala. (Michel Laclos) - À l'étape, épate-la ! (Louise de Vilmorin) - Lune de ma dame d'été, été de ma dame de nul. (Louise de Vilmorin) - Et la marine va, papa, venir à Malte. (alexandrin attribué à Victor Hugo). - Tu l'as trop écrasé, César, ce Port-Salut ! (alexandrin attribué à Victor Hugo) - Et Luc colporte trop l'occulte. (Michel Laclos) |
Pamphlet On trouve ce mot pour la première fois dans le Dictionnaire de L'Académie française, lors de sa 4e Édition en 1762 : "PAMFLET : Mot Anglois, qui s'emploie quelquefois dans notre langue, et qui signifie Brochure." Dans la 6e Édition (1832-5) du Dictionnaire de L'Académie française, le sens se précise : "PAMPHLET. : Mot emprunté de l'anglais. Brochure. Il se prend souvent en mauvaise part. Un pamphlet injurieux, séditieux. Ce pamphlet est spirituel, et contient quelques idées fort justes. Un auteur, un faiseur de pamphlets." Enfin, lors de la 8e Edition (1932-5) on trouve le sens connu aujourd'hui : "Il se dit en français d'un Écrit satirique, d'un tour violent, contre quelqu'un ou quelque chose." Mais... bizarre retour des choses, l'anglais aurait emprunté ce mot au français "palme-feuillet" qui désignait une feuille que l'on tenait à la main (la palme de la main, Paulme, c'est-à-dire la paume de la main) et qu'on lisait à l'assistance ! Ou encore : "...emprunté à l'ancien français Pamphilet (ca 1245 Henri D'Andeli, Bataille des VII Arts, éd. A. Héron, p.55: La fu li sage Chatonez, Avionès et Panfilès), diminutif de Pamphile, désignant le poème latin (ou l'auteur à qui il était attribué)." CNRTL |
Pers Adjectif (du latin persus "de Perse, persan") désignant une couleur intermédiaire entre le bleu et le vert. On l'utilise essentiellemnt pour définir la couleur des yeux. La dernière lettre, le "s", ne se prononce pas. |
Poltron Le mot vient du latin polex truncatus "pouce coupé" Sous l'Empire Romain, pendant le règne de l'empereur Valentinien (364-375), les hommes se coupaient le pouce pour échapper au service militaire. Le phénomène grandissant, les autorités durent prendre des mesures et punir les fautifs, que l'on méprisait alors et que l'on traitait de lâche, et de polex truncatus, pouce coupé. |
Porcelaine La porcelaine est le nom d'un coquillage et les linguistes sont d'accord pour établir que l'étymologie de ce mot provient du latin porcella, ("truie"), à cause de sa ressemblance avec la vulve d'une truie...(?) Bon, pour le coquillage, l'histoire est réglée... Et le matériau ? Son nom lui a été attribué par analogie avec le coquillage, mais nul ne sait vraiment pourquoi. Les italiens du 15e siècle auraient-ils cru qu'elle était faite de coquillages broyés ? Cette explication est contestée par beaucoup d'étymologistes... Rappelons que la porcelaine est une variété de faïence fine obtenue à partir de kaolin, une matière noble et fragile qui n'a aucun rapport, semble-t-il, avec la vulve d'une truie... Personnellement, j'ai trouvé une raison : la potiche ! (voir ci-dessous...) |
Potiche (Suite de "porcelaine"...) ...Effectivement, une potiche est un vase de porcelaine de Chine ou du Japon. ![]() Alors ? Si on dit de quelqu'un "quelle potiche !", quel en est le sens ? Parle-t-on d'une personne précieuse et fragile ou est-ce là une histoire cochonne ? |
Potron-minet La locution d'origine (1640) était dès le poitron-jacquet, (ou "patron" ou même "poltron"), "dès la pointe du jour". Elle était composée de l'ancien français poitron issu du latin posterio qui signifie "arrière-train", le tout accompagné de jacquet, nom de l'écureuil. Elle signifiait donc littéralement "dès que l'on voit poindre le derrière de l'écureuil", c'est-à-dire aux aurores.... On trouve ensuite dès potron-jacquet, puis dès potron-minet, par substitution de jacquet par minet, "chat". (Bernard Cerquiglini) (Voir texte) |
Rat![]() Curieusement, l'extension de ce mot a donné le verbe rater... |
Recroqueviller (se) Mot composé de croc et de vrille. Un croc est un mot germanique qui signifie "Instrument muni d'une ou de plusieurs tiges pointues et recourbées servant à suspendre quelque chose" . Quant à vrille, ce mot est d'origine latine viticula, "vrille de la vigne". (Larousse) Cela donne un ensemble très imagé et l'on peut sans peine se représenter un genre de pauvre crochet, tout sec, recourbé et tordu... (Voir texte) |
Requin En 1614, le mot est souvent associé à chien de mer d'où la forme rechien (1614, Yves d'Evreux, p. 132 ds Fried. 1960, p. 544), puis du latin requiem, repos... requiem : prière pour les morts. requiem 1695 (Le Maire, p. 116, ibid.) . D'où l'étymologie de Huet danss Ménage 1750 : "quand il a saisi un homme... il ne reste plus qu'à faire chanter le Requiem, pour le repos de l'âme de cet homme-là". |
Ricochet![]() ![]() En attendant, on peut, par conjecture, s'essayer sur le mot en lui-même. Un cochet, ou jeune coq, était jadis, dans certaines contrées, un plat que l'épousée donnait, pour se réjouir, aux jeunes garçons à marier. De là peut-être ri-cochet, cochet en retour, c'est-à-dire chanson chantée dans les réunions de ces jeunes gens. (Emile Littré) (Voir texte) |
Satire Un texte satirique est un écrit ironique, moqueur, qui s'attaque à des personnages dont les attitudes, les actes, les traits de caractère sont dérangeants. Pièce de vers dans laquelle l'auteur attaque les vices et les ridicules de son temps. Pamphlet, discours, écrit, dessin qui s'attaque aux moeurs publiques ou privées, ou qui tourne quelqu'un ou quelque chose en ridicule. L'étymologie du mot "satire" vient du latin satira qui est une variante de satura, "farce"... (Larousse) Un plat de différents mets, de satur, "farci", "rassasié". (Littré) Ne pas confondre avec satyre, même si on y voit aussi une bonne farce. (Bollog, satire humoristique) |
Serpillière Je suis déçue, déçue, déçue... La langue française a failli ! à moins qu'il ne faille y voir une méchanceté machiste de Messieurs les Académiciens... Mesdames, depuis la nuit des temps, nous nettoyons nos sols avec une serpillière, ce chiffon dégoulinant et infâme que l'on associe à la laideur, aux vilenies du corps et de l'âme... Saviez-vous que ce mot abject est issu du latin scirpiculus, qui signifie "de jonc" ? (Larousse) (Pourquoi "de jonc", je n'en sais fichtre rien mais, si vous le savez, merci de bien vouloir m'éclairer...) Scirpiculus... Quel joli nom ! Quel mot honorable ! Cela fait rêver, non ? Si nous lavions nos sols avec un scirpiculus, il me semble que notre tâche aurait plus de dignité, que notre ouvrage acquerrait une noblesse, une distinction... C'est dit : dorénavant, je ne me servirai plus que d'un scirpiculus pour le ménage ! et toc ! D'autres étymologies : (tirées du Dictionnaire Littré) ![]() ![]() ![]() ![]() On trouve dans les glossaires du moyen âge serapellinae, serampellinae vestes, et même serapelluies, qui signifie de vieux habits, de vieilles peaux, des peaux de peu de valeur. Hein ? Vous voyez ! C'est avec les vieilles peaux qu'on fait briller les sols !!! (Voir texte) |
Silhouette Etienne de Silhouette (1709-1767), ministre des Finances de Louis XV, était connu pour son originalité, si bien que, après avoir été renvoyé pour avoir voulu taxer les terres des aristocrates, il passa ses journées à découper des silhouettes dans du papier noir... |
Spleen La définition du Larousse est "Vague à l'âme, mélancolie.". Ce mot vient de l'anglais spleen, "rate" - la rate étant considérée comme étant le siège de la mélancolie. (Petite remarque : en français, dilater la rate signifie "faire rire") Le mot rate lui-même provient du moyen néerlandais rate, "rayon de miel" - nous voilà bien loin des humeurs noires...) Ne pas confondre : le verbe rater vient de "rat". |
Tact Mot issu du latin tactus, de tangere "toucher". "Le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin" COCTEAU, Le Coq et l'Arlequin, 1918 Extrait du Dictionnaire de Citations françaises, Tome 2, éditions Le Robert |
Tchin ou Tchin-tchin La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne. Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie. On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition. Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin"). D'autres versions, qui évoquent du poison que l'on mettait dans le verre de son ennemi au Moyen-âge, sont peu crédibles et ne reposent sur aucun fait rapporté... |
Tennis Au XVIIe siècle, le jeu de paume était très en vogue en Europe et plus particulièrement en France. Lorsque l'un des joueurs passait une balle à un autre, il lui disait, courtoisement, "Tenez !". En ce temps-là, la terminaison ez se prononçait "ets". Ce terme a été repris plus tard par les Anglais et qui s'est transformé alors : "Tennis !" |
Touiller Ce verbe (du latin tudiculare, "broyer, barbouiller") a pratiquement disparu du langage courant. On ne l'emploie quasiment plus que dans un contexte culinaire où il a le sens de "remuer". - Touiller la salade, par exemple, signifie la mélanger avec la sauce, les condiments (dans le midi, on dira "fatiguer la salade"). - Ratatouille vient du verbe "touiller". |
Ubiquité Ce nom féminin vient du latin ubique, "partout, en tout lieu". Faculté d'être présent en plusieurs lieux à la fois. On parle de "don d'ubiquité" en parlant de quelqu'un qui donne l'impression d'être partout à la fois. |
Ubuesque![]() Monsieur Ubu Cet adjectif évoque Ubu, créé par Alfred Jarry en 1896, un personnage absurde, grotesque et despote. On utilise cet adjectif pour caractériser une situation décousue et exagérée, teintée de ridicule. "Prouver qu'on est Français, "c'est une situation ubuesque". (Article de L'Express, publié le 20/01/2010) |
Vacarme En 1288 on trouve dans Renary le novel, écrit à Lille par J. Gelée, ce mot ou plutôt cette interjection Wascarme qui voulait dire "Hélas !" (d'après le Dictionnaire étymologique de la langue française - O.Bloch - W. Von Wartburg) D'après Larousse, ce mot qui a le sens de "Bruit assourdissant, tapage", serait issu du moyen néerlandais wacharme ! ou wascarme ! signifiant "pauvre de moi !" ou "au secours !" On trouve ce mot dans Le Dictionnaire de l'Académie Françoise, 1ère Edition de 1694 : Il y a eu aujourd'huy un grand vacarme dans cette ruë, dans cette maison. appaiser le vacarme. faire cesser le vacarme. il est allé chez un tel faire du vacarme. voila bien du vacarme pour peu de chose. Tumulte, grand bruit, bruit de gens qui se querellent, ou qui se battent. Bref, ce mot dénote depuis des siècles la profonde détresse que l'on éprouve face au bruit... |
Y Cette lettre de l'alphabet est un adverbe de lieu D'origine latine, ïbï, signifiant "ici" "dans cet endroit-là". Avec le temps, ïbï devint ivi, puis iv, et enfin le V a été absorbé par le I et est devenu Y... Dictionnaire Étymologique |
Ziggourat (ou ziggurat)
![]() La Ziggourat d'Our (Iraq), 2125 av. J.C. Mot issu de l'assyrien zigguratu, dérivé du verbe zaqaru, "élever", "construire en hauteur". Édifice religieux fait de la superposition de plates-formes de dimensions décroissantes, dont la plus petite, au sommet, porte le temple. Probablement le monument le plus spectaculaire de la civilisation mésopotamienne (La Tour de Babel). |
Zut Mot issu de l'agglutination de deux éléments, z- et -ut, dont le premier représente un -s final dans "allons" ou "je te/lui dis". Le "z" de liaison, motivé ou non, était caractéristique du genre poissard qui fleurissait au début du 19e siècle. Le deuxième élément "ut" ou sa variante "hut", apparaît dans un sens voisin de zut : (1791 - Le Véritable P. Duchesne) : "Allons, allons, hut! pas de ça" ; (1797 - La Petite poste de Paris) : "et ut, j'ai bu ma goutte"... La finale -ut est d'origine obscure et a reçu plusieurs explications : quelques dictionnaires voient dans zut un croisement entre les interjonctions zest et flûte. Certains considèrent -ut comme une atténuation euphémique de foutre par les intermédiaires : outre, out... |
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