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Yehuda

La page de Yehuda

Les articles sur cette page sont issus du blog de Yehuda : Vu de Jérusalem

Environnement, écologie, technologie, sciences

Recyclage spatial

(Article du 2 mai 2010)

Je propose: base lunaire pour pas cher!
La Station Spatiale Internationale est maintenant complète. Plus grande qu'un stade de foot, lourde de 400 tonnes, elle aurait couté près de 160 milliards de dollars.
Et quel a été son intérêt scientifique? Quasi nul.
Il est vrai que l'ISS est télégénique. Sur le dernier vol STS-131, il y avait même trois astronautes de sexe féminin tout à fait charmantes:
L'ISS en transition avec la lune
L'ISS photographiée
en transition avec la lune
Mais les différentes missions de la NASA ont surtout consisté à construire et entretenir le gros mécano. Autrement dit, elle est devenue son propre but!
Et au moment où nous avons enfin des preuves de l'existence de quantités significatives d'eau sur la lune, la NASA n'a plus de budget pour retourner sur notre satellite naturel et reporte l'ambitieux programme Constellation.
Pourquoi ne pas rapprocher ces deux données pour créer une solution ad hoc?

Voilà mon idée: puisqu'elle est déjà là-haut en orbite autour de notre terre, pourquoi ne pas pousser l'ISS sans effort vers la lune? Mise en orbite autour de la lune, l'ISS aurait déjà beaucoup plus à faire.
Il suffira ensuite de démonter les éléments de l'ISS un par un et de les descendre vers la surface. Et voilà, nous avons une base lunaire recyclée! Ça c'est un projet écologique, et économique en plus!
En outre, bien sûr, une base lunaire doit être parfaitement écologique et tout recycler. Les coûts de fonctionnement pourront être réduits en utilisant au maximum les ressources locales: eau, oxygène et minéraux tirés du sol, agriculture et élevage. Il s'agit de créer un écosystème entièrement nouveau. Les enseignements d'une telle expérience lunaire pourraient s'avérer extrêmement précieux pour notre crise écologique globale.

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Et Steve descendit de la montagne...

(Article du 4 avril 2010)

Steve Jobs
Steve Jobs vient de révéler la tablette iPad, tel un nouveau Moïse apportant les Tables de la Loi au peuple.
Selon le Los Angeles Times c'est la table la plus attendue depuis la révélation au Sinaï!
Pourquoi ce qui n'est apparemment qu'un ordinateur de plus, soulève-t-il de telles passions et un tel lyrisme?

Cette métaphore Jobs/Moïse, iPad/Tables revient dans une bonne part de la presse américaine.
Personnellement, plutôt que les tables portant le texte gravé et immuable du décalogue, j'aurais choisi comme objet métaphorique le Pectoral du Jugement porté par Aaron, avec ses douze pierres précieuses (Ex. 28). Elles fonctionnaient comme un oracle divin pour donner la réponse aux questions posées par le grand-prêtre.
Selon un midrash, les pierres précieuses s'illuminaient ou s'éteignaient d'elles mêmes comme douze icônes lumineuses, pour indiquer l'innocence ou la culpabilité. Voilà une idée d'application à développer, elle pourrait aider à désengorger nos tribunaux paralysés!
Et pas de doute, ce pectoral devait beaucoup ressembler à un iPad!

Descendant du sommet de la montagne high tech, vers la Silicon Valley illuminée, sous le tonnerre des applaudissement et les éclairs des flashs, le prophète Jobs brandit au-dessus de la tête de ses fidèles la fascinante et hypnotisante table écrite du doigt du dieu numérique, en pur langage digital...
D'où vient un tel engouement?

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Vive la crise!

Enfin une information sur le climat qui fait plaisir:
Baisse des émissions de CO2 en 2009
Baisse des émissions de CO2 en 2009, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) diminueront d'environ 2,8% cette année, soit leur plus forte baisse depuis une quarantaine d'années!
Mais pourquoi n'en parle-t-on pas plus? Qui a peur de le dire tout haut: la crise économique, pour l'instant, nous sauve de la catastrophe. Nous risquerions peut-être d'en déduire qu'il faut qu'elle se poursuive! Oserons-nous blasphémer contre Sainte Croissance?
D'après une étude d'économistes britanniques, si la récession se poursuivait à son niveau actuel, les émissions de gaz à effet de serre dans le monde seraient de 9 % inférieures aux prévisions pour 2012. Cela nous donnerait 21 mois de sursis avant d'atteindre le seuil des deux degrés de réchauffement jugés dangereux. Et si la crise s'aggravait au point de celle de 1929 ce seraient 23 % et cinq ans qui seraient gagnés.
Selon Terry Barker, directeur du Centre de recherche sur le changement climatique à l'université de Cambridge, les émissions de CO2 avaient chuté de 35% entre 1929 et 1932, en pleine crise économique. Pour ce faire une idée, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont bondi de 50% depuis 1970. Nous sommes loin du compte, mais le mal et son remède restent du même ordre de grandeur!
Bien sûr, si les niveaux d'émission reprennent ensuite leur niveau d'avant la crise, ce n'est que reculer un peu pour mieux sauter. Mais cela n'est pas obligatoire. A nous de changer nos comportements.
C'est là que se trouve l'extraordinaire opportunité de révolution économico-écologique offerte par la crise: elle nous donne un répit pour réfléchir, prendre conscience, développer les techniques nécessaires à un développement durable.
La croissance n'est pas mauvaise en soi, tout dépend de quel type de croissance il s'agit: elle pourra redémarrer, oui, mais selon un paradigme nouveau, celui d'une croissance "verte", non polluante, et surtout qui ne modifie pas la composition de l'atmosphère terrestre.
Mais on dit un peu partout dans le monde que la crise est passée maintenant, que la reprise a commencé.
Je m'inquiète vraiment. Dites-moi que non, dites-moi qu'une hirondelle ne fait pas le printemps, que c'est juste l'effet de la perfusion massive d'argent frais dans les veines du monstre!
De fait, aux dernières nouvelles, le chômage augmente encore aux USA et atteint maintenant 9,8%. Le dollar ne cesse de plonger; les chinois, les saoudiens et les autres s'aperçoivent que leurs réserves de devises ne sont que des montagnes de monnaie de singe, Dubaï est en faillite, ses richesses étaient aussi artificielles que ses îles...
Ouf, ce n'est peut être pas fini! C'est que la crise est notre seul espoir! Elle seule est en mesure actuellement de stopper, ou au moins ralentir, la surchauffe mondiale.
En effet, la baisse de la consommation mondiale signifie moins de production industrielle et agricole, moins de déplacements (travail, business, loisir, tourisme), moins de construction, moins de déforestation... donc au total moins de CO2 et de méthane émis.
Bref moins de tout va dans le sens des écologistes radicaux et ce, beaucoup plus vite que prévu... Pourtant, les verts apparaissent craindre que la crise économique et financière ne décourage les investissements dans les énergies durables. Ne devrions-nous pas au contraire les voir se réjouir de cette crise bénie?

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La grippe porcine : son origine et la composition exacte du vaccin.

flying pig, image du blog de Yehuda
(...)
Les médias principaux l'ont tû, mais les spécialistes, grâce aux études épidémiologiques et génétiques menées, savaient depuis longtemps d'où provient le virus:
La souche virale a d'abord été identifiée dans les factory farms, les élevages industriels intensifs de porc de Caroline du Nord en 1998. Ce n'est pas un hasard, dix millions de porcs y étaient alors élevés, record des Etats américains. Là-bas les industriels nomment les élevages CAFO, Concentrated Animal Feeding Operations, soit "installations d'alimentation animale en concentration".
Le virus s'est ensuite rapidement étendu au reste des USA à cause du transport à longue distance des animaux. Ils peuvent être élevés en Caroline du Nord, engraissés en Iowa au maïs transgénique, puis abattus en Californie.
H1N1 a acquis ses gènes aviaires au Canada, et après avoir reçu les apports de virus européens et asiatiques, est finalement passé à l'homme au Mexique: une fillette de cinq ans est la première victime et meurt à La Gloria, Etat de Veracruz, où se trouve la farm factory de Granjas Carroll (un million de porcs par an), sous-traitant du géant américain du porc, Smithfield Foods.
Le journal mexicain La Jornada rapporte que le lisier de porc pollue des étangs voisins infestés de mouches, l'air y est pestilentiel. Plus de la moitié des villageois de La Gloria souffrent d'affections respiratoires.
C'est clair : cette pandémie est un sous-produit industriel. Les morts, les malades aussi.
Heureusement, on a des médicaments.
Les antiviraux, Tamiflu, Relenza, pris dans les deux premiers jours de l'infection, peuvent raccourcir la maladie d'un ou deux jours, et surtout en réduire l'agressivité pour les personnes à risque, ce qui n'est pas négligeable. Il y a bien quelques effets secondaires possibles: vomissements, nausées, céphalées, et même délires, hallucinations, convulsions... Il sont toutefois rares et concernent surtout les enfants. Il faut soupeser les avantages et inconvénients relatifs...
Les porcs aussi sont traités aux antibiotiques en routine. Pas avec les mêmes j'espère.
Et puis le vaccin.
Là aussi on peut se poser la question de leur efficacité, puisque tous les porcs sont vaccinés. Cette vaccination est elle-même la cause probable de l'apparition de nouveaux virus.
Ici en Israël, nous avons deux marques qui sont aussi distribuées en Europe : Pandemrix (GlaxoSmithKline) et Focetria (Novartis). Que contiennent au juste ces vaccins contre la grippe?
J'ai eu accès à la liste des composants indiqués; elle est impressionnante :
- Le principe actif principal : les deux protéines de surface du virus, l'hémagglutinine et la neuraminidase, tirées du virus entier. Ce dernier est produit artificiellement par génie génétique (reverse genetics): on clône une copie en ADN du génome viral (en ARN), qui est ensuite retranscrite en ARN, lui-même introduit dans les cellules d'embryon de poulet pour reproduire le virus. La manipulation génétique nécessite l'utilisation de plusieurs produits animaux : cellules de rein de singe vert d'Afrique (Vero Cells), sérum de foetus de veau, et trypsine bovine.
- Le thiomersal, (thimerosal, éthylmercure), c'est un conservateur très controversé: je croyais qu'il avait été supprimé, et bien non. Il contient la moitié de son poids en mercure, sous forme organique, donc particulièrement neurotoxique. Certes, ce n'est peut-être pas plus que ce qu'on trouve dans une boîte de thon, mais quand même... On l'a accusé de provoquer l'autisme, mais aucune étude ne l'a démontré. Tout ce que l'on sait, c'est que les Amishs, jamais vaccinés, ne connaissent pas d'autisme.
Bien qu'il se soit avéré un antiseptique peu efficace, on le trouve aussi dans quantité de produits pharmaceutiques et cosmétiques.
A-t-on calculé la quantité de mercure qui sera rejetée dans l'environnement à partir des excréments des vaccinés et des nombreux vaccins inutilisés? Elle s'ajoutera de toute façon aux niveaux de mercure déjà élevés qui font que même le lait maternel devient un danger pour les bébés.
On pourrait facilement éviter l'ajout d'éthylmercure dans les vaccins. Il suffirait de conditionner le vaccin en seringue unidose au lieu des flacons de 10 doses. Mais cela serait moins rentable pour les compagnies pharmaceutiques, ou plus coûteux pour les systèmes de santé...

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Adam, de Nature à Culture

(...)
Vers sapiens
La paléoanthropologie décrit l'apparition en Afrique tropicale de plusieurs espèces d'hominidés, tels que les australopithèques, à partir d'un ancêtre commun avec les primates, il y a environ dix millions d'années. Puis il y a deux millions et demi d'années apparaissent les premiers Homo: Homo habilis, puis Homo erectus. Le premier fossile d'Homo sapiens, trouvé en Ethiopie, est daté de deux cent mille ans.
l'évolution de l'homme

Il n'est pas difficile de repérer dans cette série une évolution temporelle nettement orientée: chaque étape se caractérise par l'augmentation progressive de la taille du cerveau, la marche plus nettement bipède et l'utilisation d'outils de plus en plus sophistiqués.
Cette orientation claire dans le sens d'une encéphalisation croissante avait amené un Teilhard de Chardin à des conclusions dont je me sens proche (simplement je lis "messianique" là où il écrit "christique"...)

Nous aurions tort de ne voir dans l'augmentation de la capacité de la boîte crânienne qu'une donnée quantitative. Il ne faut pas perdre de vue que le tissu cérébral se caractérise plus que tout autre par une structure systémique "en gigogne" productrice de propriétés émergentes. Un réseau de neurones acquiert des capacités de calcul ou de reconnaissance de formes qui ne sont pas présentes au niveau des simples neurones individuels. Des réseaux se regroupent en réseaux d'ordre supérieur; ils sont structurés en noyaux intereliés et en couches superposées qui intègrent l'activité des couches inférieures et modifient leur activité en boucles auto-régulées complexes. Finalement c'est tout l'encéphale qui intègre l'ensemble de ses sous-systèmes en une seule unité.
Le cerveau est par sa structure propre la meilleure illustration de la systémique.

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En temps de bonne année

(...)
Le calendrier et le nouvel an juifs ont en fait une portée universelle, alors que l'année dite "civile" - qui règne aujourd'hui quasiment sur le monde entier - renvoie à un signifiant religieux et juif.
En effet, jusqu'en 1970 les calendriers grégoriens portaient à la date du 1er janvier la mention "Circoncision, fête de la circoncision et du Saint-Prépuce de Notre Seigneur".
x
Italie : Bartolomeo Veneto, La Circoncision, 1506
Musée du Louvre.
Vérifiez: 25 décembre (naissance de Jésus) + huit jours (âge de la circoncision juive) = 1er janvier.
Avec nos calendriers actuels, nous voilà face à une double césure, puisque cette mention a été elle-même retranchée. Je ne sais pourquoi l'Église a décidé de couper son temps de l'"ancienne alliance"... Quoiqu'il en soit, le temps "universel" qui domine la réalité politique et sociale mondiale, l'ère chrétienne, commence par la scission de la chair d'un bébé juif. Étrange, non? Et Jésus naît ainsi une semaine avant l'ère chrétienne!
Le premier jour du calendrier hébraïque lui, célèbre la création du monde ou - selon les opinions, à six jours près - la création d'Adam. Il inaugure le temps de l'humanité. Seul le temps hébraïque se fonde antérieurement à sa propre origine, sur celle de l'homme compris comme ancêtre de toutes les nations et civilisations. Seul, le calendrier hébraïque est déjà celui de l'humanité, il n'est pas juif. Seul, il porte en lui l'espoir d'une humanité future, une dans sa diversité, vivant en paix une temporalité commune.
Le temps, ZeMaN, de l'humanité est porteur d'une invite, haZMaNah, à la fin, à son unité.
La plupart des calendriers des autres civilisations se réfèrent à un évènement fondateur de leur propre histoire. Le temps chrétien renvoie au Christ, le temps musulman à Mahomet, le calendrier chinois commence avec l'Empereur Jaune, fondateur de la première dynastie chinoise. Le nouvel an des indiens ou vietnamiens ou des japonais est pour eux-mêmes. Ces derniers ne sont pas monothéistes, ils ne prétendent pas étendre leur temps à toute l'humanité, certes, mais chacun est enfermé, autiste, au centre de propre sa bulle temporelle.
Selon les théologiens chrétiens, la circoncision du divin enfant rend caduque la circoncision charnelle de l'ancienne Alliance et inaugure la circoncision spirituelle du coeur (Rom. II, 28), en référence à la nouvelle Alliance annoncée par Jérémie (31, 31-34).
Pour ce que j'en comprend, nous sommes supposés vivre depuis 2009 "bonnes années", dans un monde messianique et rédimé, un monde de chrétiens qui font naturellement le bien, puisque la Loi est désormais gravée sur les tables de leur coeur. Il suffit d'ouvrir un journal ou un ordinateur et d'y lire les nouvelles pour s'en rendre compte! Mais pourquoi les appeler "nouvelles" alors qu'elles répètent depuis deux mille ans leur sanglante litanie? Si c'est cela un monde sauvé, comment y aurait-il encore un espoir?
Chrétiens expliquez-nous! Ne juge t-on pas un arbre à ses fruits, que signifie une venue du Messie non suivie d'effet? Au contraire, l'histoire n'a vu aucune civilisation aussi violente que la chrétienne! Sans doute sommes-nous nous autres juifs trop matérialistes; au diable saluts métaphysiques, théologies du péché, ils ne sont pas pour nous: nous voulons voir des effets concrets, réels, nous persistons obstinément à croire que la venue du Messie doit inaugurer un monde meilleur, un temps nouveau...
C'est pourquoi - même si je le ferai - la nuit du 31 décembre je n'aurai pas autant envie de vous souhaiter une "bonne année" qu'en ce moment.
L'autre candidat à l'universalisme est le temps de l'islam. Mais le calendrier musulman, c'est pour les musulmans! Il suppose de reconnaître Mahomet comme l'ultime prophète, et son départ de La Mecque pour Médine, l'Hégire, comme origine du temps. Le calendrier musulman ne pourrait devenir celui de l'humanité qu'en la convertissant entièrement. Son universalité est nécessairement impérialiste, comme l'est la chrétienne.
La mondialisation, les crises globales climatiques, écologiques et économiques, relayées par les satellites et internet, ont fait prendre conscience à tous les peuples qu'ils vivent sur une même planète; au-delà des frontières et des murs, nous sommes de plus en plus spatialement unis; temporellement toutefois, nous restons profondément déphasés.

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En temps de bonne année - le temps universel

(Suite de l'article précédent)
La mondialisation, les crises globales climatiques, écologiques et économiques, relayées par les satellites et internet, ont fait prendre conscience à tous les peuples qu'ils vivent sur une même planète; au-delà des frontières et des murs, nous sommes de plus en plus spatialement unis; temporellement toutefois, nous restons profondément déphasés.
Big bang expansion
Big bang expansion
Mais le temps universel auquel l'humanité moderne tend à adhérer n'est-il pas le temps scientifique, le temps de la physique, du big-bang et de l'évolution des espèces? Le temps du calendrier - de n'importe quel calendrier - ne fonde plus une conception du monde, il est devenu obsolète. Je dois donc dire quelques mots de la nature du temps si nous voulons comprendre ce que veut dire le Nouvel An, Rosh Hashana. Le temps de la science qui règne désormais sur nos esprits , c'est le temps de la physique, qui n'est autre que le temps mathématique abstrait: une dimension qui peut être représentée par une droite infinie, s'ajoutant aux trois dimensions spatiales. Cet espace-temps et tout ce qu'il contient existerait par lui-même, hors et indépendemment de toute conscience humaine.
Mais que signifie la phrase : "cette ammonite est vieille de cent-vingt millions d'années"? Qu'elle a fêté cent-vingt millions d'anniversaires avec ses amies ammonites ?
dinosaures
Lorsque le scientifique décrit
le tableau de dinosaures...
Lorsque le scientifique décrit le tableau de dinosaures s'ébattant dans le paysage marécageux du Jurassique, il le fait d'un point de vue donné. Il n'y a pas de paysage sans un observateur.
Or l'homme, même défini zoologiquement comme espèce Homo, n'existait pas alors pour contempler nos dinosaures, tous sont d'accord là-dessus. Alors qui est l'observateur? Eh bien, c'est le scientifique d'aujourd'hui en personne, qui se projette deux cent millions d'années en arrière dans un passé imaginaire. Dans l'idéal de l'objectivité absolue, l'observateur de la science est éliminé de la description paléontologique. Mais en même temps la neurophysiologie, la physiologie des sens, nous enseignent que couleurs, formes, définition et identification des objets eux-mêmes sont construits par notre conscience. Cela est vrai du temps aussi: il n'y a pas de temps sans mémoire. Le temps est une des dimensions de l'esprit qui permet aux animaux les plus évolués et à l'homme de planifier leur action future en fonction des acquis du passé, il n'existe pas dans le monde physique. L'évolution créatrice (ou la création évolutive) a élu cette capacité, qui est beaucoup plus efficace qu'une activité réflexe.
L'univers n'a pas une "histoire". Le "grand Livre de la Nature", c'est nous qui venons de l'écrire... Il est écrit en langage mathématique, nous dit Galilée; Einstein, qui l'a si bien déchiffré, pense que "ce qu'il y a de plus incompréhensible à propos du monde est qu'il soit compréhensible"; ils ont tort de s'étonner: notre esprit analyse à l'aide de l'outil mathématique, qu'il a élaboré, le monde de la perception qu'il a lui-même construit... Leur providentielle adaptation se comprend très bien lorsqu'on a compris que le réel est en fait une interface entre l'esprit et un monde-en-soi inconnaissable.

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Gènes sans gêne

Une étude récente confirme ce que nous savions déjà: nos gènes déterminent des tendances, mais celles-ci peuvent être annulées, ou même inversées, par notre comportement.
Cette étude porte sur l'effet de l'exercice physique et de la présence d'un gène sur l'obésité.
Ce gène FTO, un "gène de l'obésité", peut être absent ou présent en une ou deux copies parentales (allèles) chez un individu. En moyenne, les individus porteurs des deux copies ont 30% de "chances" d'être obèses. Mais voilà, chez les agriculteurs Amish étudiés ici, qui travaillent dur la terre avec des moyens primitifs, la présence de FTO n'a aucun effet! L'activité physique annule le soi-disant déterminisme génétique.
Amishs au travail des champs
Amishs au travail des champs
Si nous sommes génétiquement programmés pour grossir, nous avons le choix de déprogrammer avec trois ou quatre heures de vie physiquement active par jour, ou régime strict plus médicaments avec leurs effets secondaires, ou une combinaison de ces ingrédients.
En fait, c'est la définition même du gène comme "gène de l'obésité", qui est à revoir: ce n'est que dans le contexte de notre mode de vie - nourriture riche en hydrates de carbones et graisses, consommée face à un écran hypnotisant - que ce gène induit la prise de poids. Dans un autre contexte, il est probable au contraire que ce gène confère un avantage à celui qui le porte, sinon la sélection naturelle ne l'aurait pas retenu; on peut supposer qu'il permet de mieux résister à la famine. Il faudrait alors l'appeler "gène anti-famine" ou "gène du jeûne"!
Une autre étude montre que pour les nourrissons qui présentent un taux élevé de pesticides dans le cordon ombilical, le risque de devenir des enfants obèses est doublé. Notre comportement toujours... en tant que complices de la société industrielle dans ce cas.
Donc non seulement l'effet d'un gène peut être compensé par notre comportement, mais la nature même de cet effet dépend de ce qu'on en fait et dans quelles circonstances. Il n'y a pas de mauvais gènes !
Disons-le haut et fort, à cette époque où chacun craint d'être violé dans son intimité, jusque dans son code génétique déchiffré, décodé, informatisé, "identifié": les gènes ne nous gênent pas ! Viva la libertad !

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Un Signe sur la peau

Ma thèse de Pharmacie Peau Impure et Peau Malade. Aspects de la dermatologie talmudique portait sur le traitement des maladies de la peau dans le Talmud. Elle a été l'occasion de mettre à profit alors mes deux domaines d'étude, les études juives en yeshiva (école talmudique) et mes études de pharmacie.
Le résultat de ma navigation sur "l'océan talmudique" n'a pas été planifié d'avance: J'avais l'intention au départ d'écrire une pharmacopée talmudique, travail de recherche qui n'avait jamais été entrepris. Mais découvrant l'ampleur de la tâche, je décidai - sur le conseil de mon maître de thèse - de me limiter au domaine dermatologique.
Je fus alors placé devant deux dilemmes: un traité entier du Talmud traite de la lèpre en tant qu'impureté lévitique et non comme d'une pathologie. Devais-je l'inclure dans ma recherche? D'autre part, plusieurs affections dermatologiques, abordées par les docteurs du Talmud comme de véritables maladies, se voient traitées de façon peu pharmacologique: amulettes, incantations, prières, côtoient des remèdes tirés de plantes ou minéraux, fallait-il les étudier comme des médicaments ?

J'ai décidé de ne pas sélectionner mes sources selon leur intérêt purement pharmaceutique, mais de les aborder de façon plus anthropologique, en respectant leur logique propre.
C'est ouvert alors un champ d'investigation apparemment irrationnel mais riche des nombreuses significations de l'organe peau.
Parce que la peau est l'image de l'homme créé à l'image de Dieu, son atteinte met en jeu ce reflet de la transcendance qu'est la dignité de la personne humaine. Ses conséquences se déclinent à l'infini dans les diverses sphères de la religion, de la société, de la psychosomatique et de la médecine. J'en présente divers exemples.

J'ai remanié ma thèse pour en faire un livre intitulé Un signe sur la peau - Approches talmudiques de l’impureté et des maladies de la peau. Il a failli être publié, mais l'éditeur, alors en difficultés financières, n'y a pas vu le futur best seller qui va renflouer ses caisses... Il faudrait remanier le manuscrit. Vos conseils sont les bienvenus.
Moi cela ne me coûte rien de le mettre en ligne grâce au miracle de l'internet...
Alors, bonne lecture !

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Chambre à gaz - Version globale

La chambre à gaz est la meilleure métaphore pour exprimer la réalité du monde dans lequel nous vivons:
Extérieurement, une chambre à gaz ne se distingue en rien d'une salle de douche. La seule différence: un dispositif caché permet, par simple pression d'une manette, de transformer instantanément la proprette salle de douche en salle d'exécution.
Maydanek
Maydanek
"Bain-douche et désinfection"
Depuis que des missiles balistiques à têtes nucléaires ont été installés au coeur de caches souterraines aux quatre coins du monde et qu'ils sillonnent furtivement le fond des mers dans les sous-marins, c'est la planète entière qui possède désormais ce double visage: une planète normale, jolie, regorgeant de destinations touristiques, qui en même temps, par une simple pression sur un bouton peut instantanément se transformer en enfer mortel. Une chambre à gaz globale, c'est ce qu'est devenue notre planète.
Dans les deux cas le même dispositif psychologique est à l'oeuvre: apparence tout à fait normale du lieu; présence dissimulée du moyen d'extermination qui permet de vivre normalement au lieu même de l'extermination sans s'en soucier; possibilité qu'a un individu de "lever le rideau" du décor d'une simple pression et exterminer en masse.
Il y a un lien historique direct entre ces deux types de chambre à gaz:
Les USA se sont lancés dans une course à la bombe A pendant la deuxième guerre mondiale pour ne pas être devancés par l'Allemagne hitlérienne. Les Nazis étaient beaucoup plus avancés dans la création d'une bombe atomique qu'ont voulu nous le faire croire les physiciens allemands; selon l'historien allemand Rainer Karlsch il semblerait même qu'Hitler ait devancé les alliés! Son livre: La bombe d'Hitler.
Le champignon nucléaire
Le champignon nucléaire
au-dessus de Nagasaki
Quoiqu'il en soit, en 1939 trois physiciens nucléaires, Leo Szilard, Edward Teller et Eugene Wigner, des réfugiés juifs hongrois, sont persuadés que les Nazis pourront construire une bombe atomique. Ils convainquent un autre réfugié plus connu qu'eux, Albert Einstein de signer une lettre au président Roosevelt pour lui faire prendre conscience de l'importance de créer une bombe atomique avant les Allemands. De là va naître le Projet Manhattan qui conduisit à la première bombe.
En 1945 Einstein écrit au président pour l'en dissuader. Mais les américains s'en sont finalement servis pour faire tomber le Japon et mettre ainsi fin à la guerre. Einstein regretta publiquement d’avoir mobilisé les États-Unis au sujet de la bombe et milita pour un monde sans arme nucléaire.
L'annihilation de Hiroshima et Nagasaki avait pour but de terroriser en tuant des civils. C'est le premier attentat terroriste, et demeure le plus terrible commis jusqu'à aujourd'hui; en tant que tel il est injustifiable. Depuis nous vivons dans "l'équilibre de la terreur" et le terrorisme actif.

C'est la Corée du Nord qui est une des principales sources des capacités balistiques et nucléaires de l'Iran qui font du Moyen Orient une "chambre atomique" locale particulièrement "chaude". Les Nord-coréens ont expérimenté les armes chimiques dans des chambres à gaz sur des détenus politiques et leurs familles (voir: Les chambres à gaz de Kim Jong Il). Leurs missiles ont repris la technique des V2 nazis. Ils ont développé un système concentrationnaire effroyable (voir cette excellente étude: Un goulag si discret... ).

Les Nord-coréens collaborent avec les Syriens dans le développement de leur arsenal d'armes chimiques. Israël est directement visé. Pas une de ses villes qui ne soit à portée des missiles de Damas.
Nous avons l'habitude, ici, de cette menace. Par deux fois déjà - lors des guerres du Golfe - nous avons dû isoler une chambre dans notre appartement et nous y enfermer, le visage dûment revêtu de masques à gaz. Ainsi chaque famille en Israël a construit dans sa maison une "chambre anti-gaz", à l'aide de feuilles de plastique et de scotch...

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Une catastrophe climatique, c'est naturel?

Je suis las de lire partout cette expression "catastrophe naturelle".
Est-ce le séisme qui tue, ou la décision administrative de construire sur un terrain sismique? Les soubresauts de la terre du Sichuan sont-ils les assassins des enfants enterrés vifs sous leur école, ou les entrepreneurs qui n'ont pas respecté les normes antisismiques ? Est-ce le typhon qui tue, ou la corruption des autorités locales qui a donné l'autorisation de construire dans une zone inondable? Les eaux du fleuve Irrawaddy sont-elles coupables, ou la junte militaire birmane (avec l'aide de la France et Total) qui préfère consacrer la moitié de son budget à l'armée, plutôt que construire des digues ou investir dans un système d'alerte précoce ?
Lors d'un séisme de la même puissance au Japon il n'y aurait pratiquement pas eu de victime. Le gouvernement chinois dispose du plus grand excédant budgétaire au monde; il envoie des hommes dans l'espace et se prépare à conquérir la Lune. La vraie question est combien vaut pour lui la vie d'un paysan chinois ?
New Orleans
New Orleans
Le cyclone "Katrina" a fait environ 100 fois moins de victimes que "Nargis", malgré l'inadaptation coupable des digues et une ville construite jusqu'à 6 mètres sous le niveau de la mer.
Cela parce que les autorités de Louisiane, contrairement à celles de Birmanie, ont évacué leur population.
Pourtant nos journaux continuent de façon automatique à parler de catastrophes "naturelles". Ils personnalisent le séisme, le typhon baptisé "Nargis", en écrivant qu'ils ont "dévasté des régions entières"; même des ouvrages artificiels sont dotés de personnalité et d'intentions: le barrage de Zipingpu "menace d'engloutir" la ville de Dujiangyan, nous dit Le Monde aujourd'hui. Ailleurs, c'est le typhon qui est le sujet de toutes les actions: "il touche" telle localité, "il transforme" telle autre en véritable zone de guerre...

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