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Vladimir Jankélévitch



Penser la mort ?

Durée : 00.11.10



L'angoisse, galéjade littéraire

Extrait de cours à la Sorbonne (1953)
Durée : 00.53.35


Vladimir Jankélévitch
Né à Bourges le 31 août 1903, philosophe et musicologue.
Il enseigne d'abord à l'institut français de Prague (1927-1932), à l'université de Toulouse puis à l'université de Lille. Il est titulaire, de 1951 à 1978, de la chaire de morale à la Sorbonne. Il meurt par libre choix le 16 juin 1985, laissant une œuvre considérable dont la plus originale et la plus significative est La mort (Paris, Flammarion, 1977).
Pour faciliter son accès, Penser la mort ? avant-propos et direction éditoriale de Françoise Schwab nous introduit à certains thèmes chers à l'auteur : l'instant irrévocable, le sens de la vie, le scandale de la disparition et l'euthanasie.
Ce maître du paradoxe moral décrit la mort comme un déficit de la vie et de l'être et comme une irruption brusque dans le cours naturel du monde. La mort est un événement qui sort de l'ordinaire, c'est-à-dire un miracle, car elle fait fi de l'ordre des choses et, en même temps, elle est la loi universelle de toute vie.
Ainsi, écrit-il, "ce fait divers ne ressemble à aucun des autres faits divers de l'empirie: ce fait divers est démesuré et incommensurable aux autres phénomènes naturels. [...] Elle n'est pas un gain, mais une perte : la mort est un vide qui se creuse brusquement en pleine continuation d'être ; l'existant, rendu soudain invisible comme par l'effet d'une prodigieuse occultation, s'abîme en un clin d'oeil dans la trappe du non-être."
Par contre, "ce miracle n'est pas une interruption rarissime de l'ordre naturel, une déclinaison exceptionnelle dans le cours des existences. Non, ce miracle est en même temps la loi universelle de toute vie, ce miracle est le destin oecuménique des créatures. À sa manière, qui est miraculeuse, la féerie de la mort est une féerie toute naturelle ; la mort est littéralement extra ordinem parce qu'en effet elle est d'un tout autre ordre que les intérêts de l'empirie et les menues affaires de l'intervalle : et pourtant rien n'est davantage dans l'ordre des choses ! La mort est par excellence l'ordre extraordinaire."
"Si la mort n'est pensable ni avant, ni pendant, ni après, écrit Jankélévitch, quand pourrons-nous la penser ?" Et il entreprend cette tâche périlleuse : conter l'inénarrable, décrire l'indescriptible.

Vladimir Jankélévitch, biographie
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