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Jacques Brel




Dans le Port d'Amsterdam


Auteur, chanteur, acteur et réalisateur francophone, Jacques Brel est né en Belgique (1929-1978) dans une famille catholique flamande.
Il compose ses premières chansons en 1952 et les chante dans des cabarets de Bruxelles.
En 1953 il quitte la Belgique pour s'établir à Paris. Petit à petit, Brel trouve son public et rencontre le succès lors de ses spectacles.
"En 1957, le second 33 tours reçoit le grand prix de l'Académie Charles-Cros et, fin 1958, c'est le succès à l'Olympia, en première partie ; puis il est tête d'affiche à Bobino, fin 1959."
Sources : Wikipédia

Amsterdam :
C'est à l'Olympia, en octobre 1964, qu'il a chanté cette chanson. Il n'existe pas d'autres enregistrements : Brel n'aimait pas Amsterdam...



Dans le Port d'Amsterdam

Jacques Brel

Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent au large d'Amsterdam.
Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes le long des berges mornes.
Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames aux premières lueurs.
Mais dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse des langueurs océanes.

Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents à croquer la fortune
à décroisser la lune, à bouffer des haubans
Et ça sent la morue jusque dans le cœœur des frites
Que leurs grosses mains invitent à revenir en plus
Puis se lèvent en riant dans un bruit de tempête
Referment leur braguette et sortent en rotant.

Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui dansent
En se frottant la panse sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent comme des soleils crachés
Dans le son déchiré d'un accordéon rance
Ils se tordent le cou pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup l'accordéon expire
Alors le geste grave, alors le regard fier
Ils ramènent leur batave jusqu'en pleine lumière.

Dans le port d'Amsterdam i'y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps, qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or, et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel, se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles.

Dans le port d'Amsterdam, dans le port d'Amsterdam...