Simone de tous et à personne...
Mort d'une mère, mort d'une femme femme, mort d'une figure, de ces "élues" qui façonnent à leur manière notre quotidien, avec tous les défauts de ses qualités, morte debout, comme elle l'avait toujours souhaité, active jusqu'au dernier jour.
Je ne l'ai jamais connue que comme ça, menant sa barque depuis son étrave de poche, étrave ou fond de cale aménagé, espace improbable en déshérence dont elle avait su faire une nef des fous ouverte à tous les vents. Pour le bonheur des éternels étonnés dont je suis. Avec ce sourire d'ange de Reims imperturbable qui restera dans la mémoire de tous ceux, femmes amies et hommes complices, qu'elle accueillait dans sa cabane à merveilles.
Qu'avait-elle fait avant, je ne sais, et peu m'importe. Je sais ce qu'elle a fait, et bien peu de ce qu'elle fut, même si j'ai eu la chance de pouvoir l'interroger sur sa guerre, et surtout sur sa famille, comme je l'avais fait aussi de Michel son frère. Femme enfant qui se reconnaissait comme telle, ou se disait telle, capable quand même, madrée, de gérer un projet personnel auquel, au départ, peu de gens osaient croire. Elle l'aura mené jusqu'à sa fin, fidèle à ses engagements d'artiste ouverte. Qualité rare dans ce monde d'égos qu'elle fréquentait en confidente avec une curiosité toujours en éveil : cette capacité à mettre les autres en avant avec une sincérité aveugle, sourde à toutes les réticences, s'obstinant à "vendre" les trajectoires de ses poulains à tous ceux qu'elle prenait dans ses toiles, à encourager les bégayeuses autant que les ténors et les stars confirmées.
Simone la belle, Simone la tendre, Simone de tous et à personne, de ces immigrés – à partir de quand est-on d'ici ? – dont une ville décidément, ne peut se passer, de ces enracinés dont la terre fait son terreau et s'enrichit elle-même sans oser le proclamer ni même, parfois, le reconnaître. Nombreux sont ceux, vous le savez bien mieux que moi encore, qui sont ses débiteurs, fratrie sans bannière aux contours indistincts, fratrie sans nom qui devrait verser sur sa tombe, si cela se faisait encore, une outre de vin chaud pour la payer des bonheurs qu'elle a semés. Simone la féconde. On dit des morts, rituellement, qu'ils vont nous manquer, ce que répètent en refrain les plaques apposées sur les tombes. Mais, c'est sûr, elle partie il y a désormais une pièce manquante dans le puzzle de nos vies, dans le coeur de Limoges.
Michel Kiener
5 septembre 2012
MAI 2008
Simone est celle qui donne et rassemble.
Simone est celle qui donne et rassemble. Voyageuse dans sa pensée, grave autant que vagabonde.
Son coeur chargé de rêves, attentif, protecteur, sa nature intuitive, ouverte au monde, son ego mis en retrait, ailleurs, en font un esprit libre à l'abri des artifices.
Alors, comme si le corps ne devait mentir, le "nu" exempt de tout calcul, en quête d'une terre plus tranquille.
Simone dessine doucement avec force.
Bernard LACHANIETTE
L'univers de Simone Nathan Ascher est érotique dans le sens poétique du terme, et surtout lyrique. En effet, ses toiles sont chantantes et il y a du phrasé dans le geste souple de l'artiste.
J.-F.J.
Simone Nathan Ascher ne souhaite-t-elle pas qu'un jour, le monde soit construit d'un immense brassage, en dehors de tout étiquetage...
Plastiquement ces nus sont quasi-irréprochables.
Chacun appréciera la beauté, la douceur et l'exactitude des courbes.
Jacque MORLAUD
L'éclectisme même des registres sur lesquels joue l'artiste témoignent à l'infini de sa maîtrise et de son métier. Sa palette crée à elle seule des univers singuliers mais la magie de son trait ajoute à l'élégance du style, à la puissance de l'évocation et nous conduit dans l'infini du rêve et des métamorphoses.
Raymond LECLERC, Président Directeur Général du C.A.L.R.
L'unité se retrouve dans le trait souple et sûr qui déploie volontiers ses ondes autour de l'objet comme pour en renforcer la présence ; on la ressent encore dans la richesse nuancée de l'orchestration colorée, la lumière chaleureuse et une certaine poésie du fantastique...
François LE HARRE (Centre Presse)
Simone Nathan-Ascher est aussi directrice de la Galerie 39A, rue Adrien Dubouché à Limoges.
"Il s'agit d'une petite galerie qui s'étale sur trois niveaux. Sorte de maison de grande poupée, dès le rez-de-chaussée, les escaliers sont étroits. Mais celui qui accède au dernier l'est tellement, qu'il a des allures de passage secret, comme un trait d'union entre l'art et le merveilleux."
Selon les critères de Simone Nathan-Ascher, "un artiste doit vivre une aventure personnelle avec l'art, non pas pour devenir célèbre, mais pour être sincère, authentique, c'est à dire ne pas chercher autre chose que lui-même. La sincérité touche toujours, à partir de là, tout peut arriver".
[PMLG - TELE-CINE n°5, Limoges et sa région]