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Inthéa

De l’absurde à l’outre-absurde

Mammouthopolis ou la Traque de l’Improbable

mammouth contre Maigret
Et si le monde entier n’était plus peuplé d’humains mais de mammouths intelligents ?

Lorsque Eugène Ionesco écrit Rhinocéros, il dépeint une société glissant insidieusement vers le conformisme, la pensée unique et la perte de l’individualité.
Le rhinocéros devient le symbole de la normalité imposée, de la métamorphose collective acceptée sans résistance.

Voici la structure de la pièce :

Acte I : La place du village

— Deux personnages principaux : Bérenger (un peu paumé, mal rasé, mal réveillé, buveur, rêveur) et Jean (rigide, prétentieux, moraliste, bien sous tous rapports).
— Ils discutent... ou plutôt, Jean fait la morale à Bérenger.
— Et soudain, un rhinocéros traverse la place, en galopant, sous les regards effarés des habitants.
— Personne ne comprend, chacun minimise, relativise, argumente... sauf que bientôt un deuxième rhinocéros apparaît.
— Les gens commencent à s’échauffer sur des détails absurdes : est-ce un rhinocéros d’Asie ou d’Afrique ? (cornes, pas cornes…).
— Fin de l’acte : un malaise s’installe.

Acte II : Le bureau

— Les collègues discutent du phénomène. Tout le monde commence à être un peu nerveux.
— Jean tombe malade... et se transforme sous les yeux de Bérenger en rhinocéros.
— La mutation est spectaculaire, et Jean devient totalement bestial, violent.
— Autour d’eux, d’autres gens commencent à se métamorphoser.
— Bérenger assiste, horrifié, à la montée du troupeau. La contagion s’accélère.

Acte III : La solitude de Bérenger

— La ville entière est peu à peu envahie de rhinocéros.
— Les derniers résistants cèdent.
— Bérenger reste seul, en proie à ses doutes : « Suis-je le monstre, ou sont-ce eux ? »
— Il tente même, un instant, de faire lui aussi la métamorphose, mais il n’y parvient pas. Il reste humain.
— Dernière phrase :

« Je suis le dernier homme. Je ne capitule pas ! »

petit-mammouth petit mammouth inverse petit-mammouth

À la lisière de cette réflexion, en équilibre sur le fil du surréalisme, surgit la question fondamentale :

Et si le monde entier n’était plus peuplé d’humains mais de mammouths intelligents ?

Et si, dans ce monde laineux, velu, pachydermique et parfaitement organisé, surgissait… non pas un rhinocéros, mais un intrus autrement plus inquiétant : un policier, sur une motocyclette pétaradante, flanqué d’un imper froissé et d’une pipe au bec.
C’est là, à la frontière du réel et du probable (probable, mais pas souhaitable), que naît ce récit.
Un hommage inversé à Ionesco, une plongée dans un théâtre qui déraille encore plus vite qu’un mammouth en rollers.

Hello ! Bienvenue à Zinzinville !

"Mammouthopolis ou la Traque de l’Improbable"

Libre adaptation inversée de Rhinocéros, version turlubuquo-mammouthienne.

ACTE I — La place du village.

Décor : Un vaste paysage de toundra avec quelques poteaux électriques et un abreuvoir à icebergs.
Population : Des mammouths pensants, bavards, très distingués, portant monocle, béret ou chapeau melon (selon les écoles de pensée).
Les deux personnages principaux :
Moulousse, jeune mammouth rêveur, un peu dépressif mais attachant.
Grand-Poil, mammouth rigide, qui croit tout savoir sur le climat, la morale, et la taille réglementaire des défenses.

Ils discutent :
— De la fonte des glaces.
— De la météo.
— De la recette ancestrale de la soupe de lichens aux poils grillés.

⇒  Quand soudain... un humain apparaît, RIDICULEMENT MINUSCULE, chevauchant une motocyclette pétaradante, affublé d’un chapeau de feutre déformé, une pipe au bec. Il marmonne :

« Inspecteur Maigret, Brigade des Incidents Inexpliqués… »
Panique chez les mammouths :
— « Mais qu’est-ce que c’est que CETTE CHOSE ?? »
— « C’est velu mais sans trompe... Quelle horreur ! »
— « Peut-être un cousin éloigné des castors, mais défectueux. »
La rumeur enfle. D’autres humains apparaissent... un avec une cravate, l’autre avec un parapluie, un troisième qui tient un café à emporter.

petit-mammouth

ACTE II — L’école des jeunes mammouths.

Les élèves mammouths reçoivent une leçon spéciale :
« Comment identifier un être humain et surtout NE PAS FAIRE COMME EUX. »
Mais voilà...
⇒  Certains commencent à adopter de curieux comportements :
— Ils se tiennent sur deux pattes.
— Ils tentent de se faire pousser des bras.
— L’un marmonne « J’ai un rendez-vous chez le dentiste », ce qui plonge ses congénères dans l’effroi.
Le drame se précise : Grand-Poil, le plus rigide, devient lui-même un humain.
Ses défenses tombent. Il perd ses poils. Il troque son chapeau melon contre un béret ridicule.

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ACTE III — Résistance finale.

La toundra est envahie de bipèdes aux vestes froissées, buvant du café, râlant contre le temps et se disputant pour des places de parking imaginaires.
Seul reste Moulousse, dernier mammouth, qui s’écrie :
Je suis le dernier de mon espèce.
Je ne marcherai JAMAIS sur deux pattes !
JE NE CAPITULE PAS !


rideau

Titre provisoire :

— "Mammouth moi si tu peux"
— "La Métamorphose des Poils"
— "Humanisation : fléau à la trompe"

petit-mammouth

“Avertissement : aucun mammouth n’a été maltraité durant l’écriture de cette pièce. Par contre, certains neurones, oui.”



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