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Le mouvement des Verts en Israël

Traduction : Niki Vered-Bar (2011)

Le mouvement des Verts

Les Israéliens veulent une politique nouvelle, adaptée au 21e siècle.
Les idéologies qui structuraient le système politique depuis la création de l'État ne sont plus adaptées aux défis d'aujourd'hui. Elles ont perdu leur bien-fondé, leur pouvoir, leur pertinence et leur force persuasive.
La politique israélienne souffre de maladies chroniques : manque de projets et de réflexion à long terme, dissolution de la solidarité et de la tolérance, polarisation extrême, agressivité, sectorisation et corrup­tion. La crise politique israélienne est celle de la démocratie. Beaucoup d'Israéliens n'ont plus foi en leur capacité d'influer sur leur vie et en l'éventualité que quelque chose va changer.
L'ordre du jour est de créer une politique différente. Une politique qui peut se mesurer aux épreuves d'aujourd'hui par le biais d'autres concepts et d'autres priorités - avec un nouvel idéalisme.
Une politique de l'espoir.

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Mouvement politique social et écologiste

Les Verts est un mouvement politique social et écologiste composé de membres actifs, de fondateurs d'organismes, de membres du conseil municipal et d'universitaires, philosophes et scientifiques.
Ils ont en commun le même idéal, celui que l'environnement et la société doivent être au coeur des décisions de l'État d'Israël.
Au cours des dix dernières années les mouvements écologistes ont évolué, se sont développés, ont connu de nombreux succès et sont devenus forts et influents sur la scène politique tout en étant en dehors du Parlement.
Maintenant, il est temps de gravir d'autres échelons !
Ce mouvement authentique qui soutient l'environnement et le social doit faire partie intégrante de la carte politique d'Israël. De nos jours, l'environnement en Israël subit de graves dégâts et cette crise est le symptôme d'une maladie plus grave. L'ordre des priorités est déformé : il privilégie des intérêts dérisoires au bien commun, favorise des décisions dénuées de transparence et de démocratie, répartit injus­tement les ressources ; les écarts sociaux s'approfondissent et les valeurs humaines sont en crise.

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Priorités du mouvement des Verts

La crise de l'environnement est à l'ordre du jour, mais cela ne s'arrête pas là. Le mouvement des Verts est confronté aux problèmes de l'environnement et, en même temps, à leur origine qui est fondamen­talement liée à la société israélienne actuelle et, surtout, à la crise du système éducatif.
Bien qu'il semble parfois qu'être "Vert" soit une mode dont se targuent de nombreux hommes politiques, l'expérience démontre que lorsque le moment est venu de prouver cet engagement, beaucoup d'entre eux préfèrent se tourner vers ceux qui ont des capitaux, des biens immobiliers, de ceux qui côtoient l'élite.
Seul, le mouvement qui s'est développé sur le terrain, dont le mode de réflexion s'est façonné durant des années d'activités en faveur de changements dans la société, et qui constamment recherche le dialogue avec elle, peut apporter une réelle priorité verte.
Le mouvement des Verts n'est pas une tendance, C'est l'expression d'une vision du monde qui peut s'exprimer dans tous les domaines de la vie. Il intègre des principes environnementaux, sociaux, économiques, civils et humanitaires dans une analyse globale.
le monde
Le mouvement des Verts ne se borne pas à la sauvegarde du paysage, des arbres et des fleurs. Il représente la structure politique la plus ouverte et le plus approfondie face aux citoyens israéliens. "Vert", ne signifie pas se préoccuper de l'environnement, mais s'inquiéter des personnes qui y vivent, leur bien-être, leur bonheur et leur avenir.
Être vert, ce n'est pas seulement recycler des bouteilles, mais aussi pointer coura­geusement sur celui qui profite de la crise socio-environnementale.
Être vert, c'est se mettre du côté de celui qui a été lésé par l'injustice socio-environnementale.
Et surtout, être Vert, c'est avoir la foi inébranlable en un changement et à la possibilité de créer ce changement.
Dans la politique israélienne d'aujourd'hui, le mouvement des Verts?Meimad est le seul qui soit apte à établir des liens entre des groupes et des courants idéologiques qui, de prime abord, semblent contra­dictoires voire hostiles l'un envers l'autre.
De la gauche socialiste, nous puisons l'adhésion à la justice : la justice sociale et environnementale, la responsabilité de l'État envers le bien-être de chaque citoyen, en particulier les groupes plus faibles, et l'engagement à la paix et la solidarité.
De la tradition libérale, nous puisons la détermination envers les droits de l'homme et la liberté individuelle et d'expression, la tolérance, le pluralisme culturel et la croyance aux droits de chacun à la liberté, à la dignité et à une vie de plénitude et de sens.
Du patrimoine religieux, nous puisons le respect de l'identité collective - la religion, la nationalité, la communauté et la famille - et la recon­naissance de la valeur profonde de la vie humaine et de la diversité d'une société.
Seul, le mouvement des Verts permet la rencontre entre religieux et laïques, Juifs et Arabes, natifs d'Israël et immigrants, habitants du centre ou de la périphérie, afin d'agir pour le bien commun, en assemblant les langages, les besoins et les sensibilités diverses, sous l'emblème d'un avenir commun.
C'est la force des Verts.
C'est l'espoir de nous tous.
Le mouvement des Verts est ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes en Israël qui veulent favoriser des valeurs démocratiques.
De notre point de vue juif et démocratique, nous donnons de l'importance aux valeurs d'égalité et de justice sociale, à l'équité et à l'intégrité.

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L'environnement

Une crise vitale...

La crise de l'environnement en Israël s'intègre dans une crise mondiale. Israël est influencée par des tendances globales telles que le réchauffement climatique, et y contribue. En même temps, elle souffre d'une série de graves problèmes environnementaux qui lui sont propres.
Israël est parmi les pays les plus peuplés du monde. Sur une toute petite surface, sa population augmente rapidement, tout comme son niveau de vie, l'utilisation des ressources, la consommation privée. Comme d'autres pays, Israël consomme aujourd'hui au détriment du lendemain. Les résultats du déséquilibre entre le gaspillage incontrôlé des ressources et l'obligation de l'État de préserver ces mêmes ressources pour maintenir la santé, le bien-être, la qualité de vie et l'avenir de ses citoyens, donnent le ton dans tous les domaines et dans tous les coins du pays.
Les rivières du pays sont polluées, le Kinneret et la Mer Morte disparaissent, et la pollution de l'air dans les villes fait des centaines de victimes chaque année. La Méditerranée se vide de poissons et se remplit de produits chimiques, les espaces verts disparaissent sous l'asphalte. Le comportement envers les animaux est obtus et d'une moralité distordue.

La crise de l'environnement ne doit pas être considérée comme superflue ; on ne peut en reporter le traitement jusqu'à ce qu'on arrive à résoudre tous les problèmes dits "vitaux". La crise de l'environnement est un problème vital.
La sauvegarde de l'environnement ne peut pas se faire au détriment du bien-être économique et du développement. Cependant, le développe­ment - économique, urbain, industriel ou des transports - ne peut se réaliser en isolant l'homme qu'il est censé servir, au mépris de ses droits, du droit de ses enfants à un environnement propre et d'une vie saine et de qualité.
On ne peut dissocier les questions d'égalité et de morale. Nous avons besoin d'un développement différent : le développement durable.

Israël doit réorganiser toutes ses structures, y compris celles concernant l'environnement :
  • Au niveau gouvernemental, elle doit concevoir un programme inter-ministériel sur plusieurs années pour affronter les problèmes liés à l'environnement et fixer des objectifs calculés pour la mise en place de ce programme. Celui-ci devra transformer les actuelles visées étroites, prudentes, et le budget insignifiant du Ministère de la sauvegarde de l'environnement, en un ministère aux performances significatives, capable de mener à terme des objectifs et de faire respecter les lois sur l'environnement.
  • Au niveau parlementaire, il est nécessaire de compléter la promulgation des lois promues aux fins de dissuader les responsables de la pollution en leur ôtant tout bénéfice, en établissant des procédures permettant la coopération du public dans un système transparent et démocratique.
  • Au niveau municipal, il faudra élargir les pouvoirs des autorités locales, établir des réglementations environnementales et prendre des mesures pour améliorer le paysage urbain.
Le changement ne doit pas être seulement politique. Les décisions du gouvernement et les lois ne peuvent pas, seules, conduire à un changement profond et réel des tendances sociales. Il faut les accompagner par des actes en faveur d'une conscience différente dans la société et dans l'éducation, en assimilant le discours de l'environnement comme partie intégrante de l'éthique civique du 21e siècle.

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Une société forte, une économie humaine

L'économie n'a jamais existé hors de l'agglomérat homme et nature dont elle puise sa croissance. L'édification d'une économie prospère et stable doit se fonder sur une société forte et solidaire, sur un environnement sain et sur des écosystèmes fonctionnels.
Lors des dernières décennies, la société israélienne, qui était l'une des plus égalitaires du monde, est devenue une société qui souffre d'inéga­lités extrêmes. Brusquement, sans frein ni mesure, une économie restrictive fondée exclusivement sur les besoins du marché et sur la mondialisation, a remplacé une économie qui était, du moins en apparence, au service de la communauté et de ses citoyens.
L'économie israélienne se développe à des taux impressionnants, mais la croissance se centralise sur une trop petite zone géographique et concerne des couches sociales restreintes et peu de main-d'oeuvre, au détriment de beaucoup qui restent relégués à l'arrière-plan.
Les services publics - l'éducation, la santé, le social - se démantèlent et permettent l'enrichissement des services privés ou semi-privés. Cela crée deux niveaux de services, l'un pour les riches et l'autre pour les pauvres.
Ceux qui ont des ressources peuvent se payer des services sociaux optimaux, un enseignement privé et des fonds de retraite coûteux, tandis que le système social gouvernemental s'atrophie.
Si le pays doit atteindre des objectifs macro-économiques de croissance et d'inflation, il n'en a pas moins le devoir de lutter contre les différences sociales et la pauvreté.
Il doit veiller à ce que davantage de gens rejoignent le marché du travail, en investissant massivement dans l'éducation et dans la formation professionnelle. D'autre part, il ne faut pas s'attendre à ce que tout un chacun convienne aux métiers de l'information ou de la technologie. Israël doit préserver et développer des emplois dans de nombreux domaines pour que chaque compétence s'adapte aux besoins de tous.
Chaque Israélien a le droit de gagner sa vie et de vivre dans la dignité, alors Israël doit définir et appliquer un salaire minimum équitable à chaque travailleur.
L'État doit procurer des bonnes conditions de vie aux personnes âgées, aux mères célibataires, aux chômeurs, aux travailleurs étrangers et autres groupes, pour qu'ils ne soient pas à la merci des bailleurs de fonds.
L'économie est au service des intérêts de la société, mais elle s'appuie aussi sur la gratuité des écosystèmes. Nous devons protéger ces systèmes qui sont bénéfiques à l'économie. Ce que nous considérions autrefois comme acquis - l'air pur, l'eau claire, les arbres qui four­nissent de l'oxygène pour stabiliser la terre - n'est plus une certitude. L'effondrement des ressources naturelles a fait payer un lourd tribut à l'économie et menace la stabilité économique régionale et mondiale, comme en témoignent les prix des denrées alimentaires et des ressources minérales. Nous ne pouvons poursuivre une croissance qui détruit les systèmes dont elle dépend.
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L'industrie verte, la révolution industrielle du 21e siècle

Les Verts représentent l'économie de l'avenir et de l'industrie.
Dans un monde où l'on comprend de mieux en mieux que la prospérité économique ne peut exister que sur un environnement sain et durable, une industrie lourde, polluante et qui gaspille les ressources, ne pourra perdurer.
Aujourd'hui, le secret de toute initiative dans l'industrie mondiale est le développement de technologies propres et la réduction du coût environne­mental de la production. Cela ne résulte pas seulement de bonne volonté, c'est une nécessité fixée par des traités interna­tionaux - dont Israël est signataire - et vise à réduire le réchauffement climatique.
Le passage à l'industrie propre n'est pas un charge, c'est une excellente occasion à saisir. Soit Israël reste en arrière, soit elle se place parmi les leaders de la prochaine révolution industrielle mondiale. L'industrie actuelle peut être renouvelable et ne pas polluer. Pour sa part, l'État doit, au moyen d'amendes ou d'avertissements, signaler qu'il n'y a pas d'autre choix. Une formation éducative pourrait encourager la recherche et le développement et permettre de nouvelles initiatives en développant des centaines de nouvelles entreprises. Israël pourrait créer des milliers d'emplois dans le domaine des énergies renouvelables lors des prochaines années, devenir une autorité résolue en la matière, et ainsi ne plus dépendre d'autres pays ni d'énergies périmées qui sont à l'origine de la crise climatique.
Le mouvement des Verts lancera un projet national visant l'indépendance énergétique israélienne avant 2050 et basé sur l'énergie solaire.

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Renforcer la citoyenneté

Donner un nouvel essor à la démocratie.

La démocratie israélienne est en crise. Le taux de votants lors des élections est en baisse constante et sape la légitimité des représen­tants du peuple et leurs décisions.
Pire encore, cela témoigne d'une perte de confiance des citoyens israéliens en leur capacité à influencer les systèmes du gouvernement et la vie publique en général.
L'absentéisme aux votes découle du fait que les dirigeants ne se préoccupent que d'eux-mêmes et de leurs proches, que le processus politique est entaché de corruption et que, de toute façon, le citoyen israélien n'a pas d'alternative pour participer à l'élaboration de son avenir. Il ne peut pas influencer sur les décisions de guerre et de paix ou sur la répartition du budget national ; personne ne lui demande son avis quant à la construction d'une tour dans sa rue ou la fermeture d'une plage.
L'aliénation et l'indifférence des Israéliens envers le système politique, l'effritement de leur conception de la citoyenneté, l'annihilation du pré­cepte de leur ethos "chacun chez soi", sont autant de menaces vitales pour la démocratie israélienne. Lui redonner vie, c'est développer la communauté civile et le concept de l'autono­misation de la citoyenneté.
L'Israélien doit être un partenaire dans la plupart des processus et des institutions destinés à la vie publique du pays, soit directement, soit par le biais d'intermédiaires.
Il n'y a aucune raison pour que ces développements restent dans l'ombre, que la voix de l'intérêt commun ne se fasse pas entendre et que des informations restent secrètes. Il faut augmenter la participation du peuple lors des procédures de planification urbaine, de l'établissement de plans, d'institutions de la culture, de l'éducation, des communications et des sports. Faire que la démocratie formelle devienne substantielle, ouverte et solidaire. Et, au lieu de considérer le peuple en ennemi, faire de lui et des représentants d'organisations non gouvernementales des partenaires, afin de prendre, ensemble, des initiatives et d'élaborer une vision d'avenir.
Une Cour suprême forte et indépendante est une composante essentielle pour assurer le caractère démocratique d'Israël. La Haute Cour a établi et développé les droits civiques, protège les droits des minorités et des populations faibles, fortifie la prééminence du droit et a conduit à une certaine amélioration dans la politique environne­mentale d'Israël.
Le mouvement des Verts renforcera la position de la Cour suprême et s'opposera fermement à toute initiative visant à éroder son statut et son autorité.

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Un concept à long terme

L'un des problèmes fondamentaux de l'État d'Israël est le manque de réflexion à long terme et de planification.
Israël passe d'un mandat à un autre en agissant d'après la décision arbitraire d'un ministre Untel puis à celle, opposée, du ministre qui va lui succéder.
Ce n'est pas dû seulement aux changements fréquents de gouver­nements et de ses membres, mais aussi à l'absence d'une culture d'étude et de planification à long terme, et d'un système professionnel dépourvu de moyens et souvent entaché de politique.
La planification doit être le principal outil pour concevoir une politique. Sans un projet de qualité, intelligent et responsable, qui perçoit dans son intégralité les besoins profonds de la société - toute décision serait erronée. C'est vrai pour la planification géographique, les paysa­ges urbains, mais également par rapport aux objectifs économiques, sociaux et de stratégie politique.
Dans les domaines de la planification et de la construction, il existe des institutions au statut légal, mais, en raison d'édifications défectueuses, de la multiplicité de leurs intérêts et de la tendance à substituer leurs décisions et d'ignorer les programmes de bonne gestion, trop souvent, ces institutions n'obtiennent pas les résultats escomptés.
Au lieu de laisser déterminer les stratégies d'Israël et ses priorités par des organismes professionnels et transparents - qui donnent la liberté d'expression à la population et ses représentants - c'est une copie de l'État qui est perçue, à huis clos, selon les intérêts et les alliances politiques.
Toute décision d'aménagement est soumise à la décision des dirigeants politiques élus, et ce sont eux qui, en fin de compte, appliquent la politique. Mais une politique basée uniquement sur des décisions gouvernementales, sans planification, sans avoir de connaissances dans la réalisation, sans le cumul des valeurs civiles ou profession­nelles, produit des résultats infructueux, injustes et inacceptables.
Il faut donner une plus grande possibilité d'expression, une influence réelle, et permettre aux opposants de la planification de participer aux décisions.

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La propriété publique

Les biens communs appartiennent à tous.

L'air, la mer, les rivières, les plages, les rues, les places, les jardins publics et les paysages sont ouverts à tous. Les biens communs appartiennent à tous les citoyens, indépendamment de la religion, de la race ou du sexe. C'est l'âme d'une société, c'est l'âme de la démocratie. Nul n'a le droit, tout puissant et si riche soit-il, de nous l'enlever.

la planète verte
Mais les biens communs sont l'une des arènes les plus délaissées de la vie israélienne. Elle est constamment menacée, aussi bien par les autorités que par les parties intéressées ; l'idéo­logie de la privatisation sans retenue est une excuse bien commode pour prélever ce qui appartient à tous et l'offrir au plus offrant. Les propriétaires d'usine se permettent de transformer les espaces publics en poubelles, en résidus et en agents pollueurs ; les entrepre­neurs encou­ragent la construction de quartiers luxueux et dépourvus d'utilité sur des dunes et des fleurs sauvages. Des clôtures ferment des plages.
Les autorités ont le devoir de fournir de l'eau salubre aux robinets, mais l'eau buvable est un moyen lucratif supplémentaire au lieu d'être un droit fondamental. Des politiciens font le commerce de biens communs et les transfèrent à des acquéreurs privés (pour des raisons extérieures), sans porter ces faits à la connaissance des citoyens. Le bord de mer, la colline et la rue ne sont pas seulement des terrains immobiliers. Il est interdit de vendre l'avenir au nom de besoins infimes et immédiats.
Le rôle du gouvernement est de sauvegarder l'espace public, et non de le céder pour renforcer ceux qui y trouvent un intérêt, au détriment des citoyens. L'eau, l'air pur et les espaces verts sont des droits fondamentaux de tous les citoyens, et leur sort ne peut être déterminé qu'avec la coopération du public et l'estimation du bien commun.

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La ville de l'avenir

Une ville qui vit pour ses habitants.

Les villes sont les lieux où la plupart des habitants d'Israël vivent, résident, travaillent et se distraient.
La ville est également la forme communautaire la plus correcte du point de vue de l'environnement et de la démocratie : elle est plus efficace en terme d'espace, économise transports et pollution de l'air, elle facilite la mobilité, et rassemble les gens, les communautés et les cultures.
Mais la ville est devenue, au fil des ans, un endroit que les gens veulent fuir pour éviter les embouteillages, l'aliénation et la misère. Elle a été supplantée par des autoroutes, des lotissements et la banlieue ; cette dernière va contrecarrer les projets d'un transport public efficace ainsi que ceux de construction et de planification, en intensifiant la séparation des classes et des ethnies. Israël doit arrêter cette propension vers la banlieue, encourager le retour des communautés urbaines et les rendre à nouveau agréables à vivre.
  • Imaginez une ville avec un centre dynamique, des entreprises locales dont les profits restent dans l'enceinte de la communauté, un lieu de prédilection pour les piétons et des pistes cyclables qui sillonnent la ville...
  • Imaginez un transport public propre qui permet des déplacements rapides et confortables.
  • Imaginez des zones résidentielles combinées avec des entreprises, des quotas d'appartements subventionnés pour des jeunes, des couples, des familles et des employés.
  • Imaginez des jardins publics à cinq minutes des habitations et d'une vie culturelle active.
  • Imaginez un futur possible...
Ce qui se passe dans le monde pourrait se produire ici aussi.
Le mouvement des Verts mènera des changements. La gestion du transport, des affaires, du logement, de l'eau, de l'énergie, de l'équité, des déchets, etc., demande une réflexion durable sur l'environnement, une gestion visant le bien de tous les habitants de la ville, ceux d'aujourd'hui et ceux de demain.
Pour en arriver là, les autorités doivent avoir plus d'indépendance et de pouvoirs dans le domaine de la performance environnementale, et l'État devra fournir des efforts pour encourager la ville à devenir plus verte.
Aujourd'hui déjà, les villes dans le monde et en Israël imposent dans leurs limites des actions concernant l'environnement et l'adaptation aux changements climatiques. Il faut supprimer les obstacles suscep­tibles d'empêcher la poursuite de cette progression.

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La paix

Un besoin de sécurité, d'économie, d'envi­ronnement et de morale.

Le mouvement des Verts soutient une solution pacifique entre Israël et les Palestiniens sur la base du principe de deux États pour deux peuples.
Une paix israélo-palestinienne, sous forme de deux États, est nécessaire pour des raisons sécuritaires, économiques, sociales, environnementales et morales, et est indispensable à l'épanouissement du pays, sa prospérité et sa stabilité.
Israël doit établir des pourparlers responsables et pertinents avec les Palestiniens ainsi qu'avec la Syrie et les autres pays de la région. Un compte-rendu sera établi au cours de négociations formelles et lors d'initiatives de paix informelles suscitées par des personnes civiles. Des sondages démontrent que ces principes ont l'accord de la grande majorité de la population israélienne.

Ces dernières années, beaucoup ont perdu tout espoir de paix et de dialogue.
Le renforcement d'éléments extrémistes, l'accroissement de la haine et de l'incitation à la violence, l'augmentation de membres radicaux et le développement nucléaire de l'Iran sont les dangers tangibles qui menacent la sécurité d'Israël et l'avenir du Proche-Orient. Tout accord signé entre les parties doit garantir la sécurité des citoyens israéliens et celle du pays contre toute menace de destruction, à court et à long terme.

Selon les Verts, la sécurité n'est pas seulement une affaire militaire. Nous devons élargir la perception de la sécurité afin d'y inclure tous les aspects et tous les facteurs qui nous concernent et dont notre existence dépend, en particulier la gestion de l'eau et celle de l'énergie. L'épuisement des ressources en eau au Proche-Orient, les changements climatiques qui portent atteinte à des cultures et menacent les villes côtières, la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie, sont des menaces stratégiques à la paix et à la stabilité du Proche-Orient, et ne sont pas des menaces moins graves que les menaces militaires.
La nature n'a pas de frontière et la pollution ne s'arrête pas aux portes d'une entité politique quelle qu'elle soit. Pour répondre efficacement aux défis environnementaux, il faudrait une coopération régionale.

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Éducation

On ne laisse aucun enfant en arrière...

Un lieu commun affirme que l'éducation est ce qu'il y a de plus important. Mais derrière les déclarations se cache une triste vérité : Le système éducatif israélien est en ruine, sombre dans la médiocrité, et les lacunes s'aggravent.
Les comités du ministère des Finances sont éloignés de ce qui se passe dans les écoles et, contrairement à ce qu'ils proposent, la solution à la crise de l'éducation n'est pas d'ordre administratif et ne doit pas impliquer de privatisation.
Ce ne sont pas les salaires disproportionnés ni le licenciement des ensei­gnants qui pourront sauver l'éducation. Ce n'est pas non plus le transfert gestionnaire du directorat au détriment du ministère de l'éducation, ni l'apparition de capitaux privés dans les écoles, et certainement moins encore la promotion professionnelle "utile" telle que le marketing et la publicité dans les matières littéraires.
Il n'y a pas de solution miracle. Pour secourir l'éducation, il faudra beaucoup de ressources, ce sera long et parfois frustrant ; l'approche devra être globale et locale à la fois.
Des dizaines de milliers d'enseignants ont démontré lors de la dernière grève un engagement pour attribuer une éducation de qualité et équitable à chaque enfant. Il faut les autoriser à remplir leur rôle et agir conjointement avec eux aux réformes dans les écoles.
Pour récompenser les enseignants de leur travail et attirer les meilleurs d'entre eux dans l'éducation et la gestion, il faut leur donner une rémunération adéquate.
La réussite scolaire est due aux professeurs mais le succès de l'éducation vient de la famille ; les écoles vont subir un échec si les familles des élèves ne sont pas accompagnées en permanence. Aucun enfant, aucune école, aucune communauté ni aucune localité n'a à payer son avenir au prix de solutions difficiles.
Il y a en Israël un énorme fossé entre les écoles de haut et de faible niveau, ce qui dégrade et approfondit les inégalités sociales et les transmet à la génération suivante.
Grâce à un programme national d'éducation, en s'occupant person­nellement de chaque élève, en concentrant les investissements dans les écoles et dans les localités qu'il faut promouvoir, Israël doit permettre aux retardataires de progresser.
Le 21e siècle a besoin de gens talentueux, créatifs et larges d'esprit. Il n'est pas juste de choisir, ainsi que certains le prétendent aujourd'hui, entre l'acquisition de connaissances et le développement de la pensée. Les deux sont nécessaires. Nous devrions développer à nouveau l'univers moral de l'enfant, son sens critique, sa responsabilité civique et sociale, sa curiosité et sa propre créativité. Les écoles doivent éduquer la personne dans sa globalité.
Un autre signe de la crise de l'éducation est l'effondrement des universités. Pour qu'elles puissent redorer leur blason et retrouver leur gloire d'autrefois, on doit permettre aux élèves d'avoir un enseigne­ment subventionné, ou même gratuit pour ceux qui n'ont aucun revenu.
Il faut introduire des cours obligatoires de sciences naturelles à tous ceux qui étudient les sciences humaines et sociales - et vice-versa.
Les questions sociales d'aujourd'hui exigent que l'on dispose d'outils adéquats pour faire face à la complexité du monde.

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Les Juifs et le judaïsme

Le dialogue au lieu de la polarisation.

Il y a, et il continuera d'y avoir, des opinions politiques différentes et des tensions dans le débat sur le rôle de la religion dans la vie communautaire.
Mais le clivage entre religieux et laïcs en Israël est un problème amplifié au-delà de la réalité, à cause d'intérêts politiques de personnes qui se sont attribuées le droit de parler au nom des secteurs intéressés. Le discours religieux-laïque en Israël ne doit pas être un combat. On peut atténuer les tensions, parvenir à des accords et dialoguer pour gérer les conflits d'opinions entre les groupes.
Chaque communauté a le droit d'exprimer sa judéité à sa façon. Tout individu a le droit de choisir comment il veut se marier et comment il veut être enterré. Ce sont les moments les plus intimes de la vie, et il faut permettre à chacun de pratiquer ces cérémonies selon sa croyance.
Le mouvement des Verts appuiera le maintien du Sabbat en tant que jour de repos : un jour de la semaine à caractère culturel et communautaire. Ce jour ne sera pas consacré aux affaires et on ne mènera pas d'activité commerciale, mais il y aura des transports publics, des lieux de divertissement, et les institutions culturelles resteront ouvertes.
La tradition religieuse a beaucoup à nous apprendre sur l'existence, sur la sauvegarde des créations du monde, sur l'humilité et sur la solidarité.
Les coutumes que la tradition nous imposent, comme le jour du sabbat en tant que jour de repos dans la semaine, ne sont pas seulement d'ordre religieux, mais ont aussi une valeur morale et sociale. Le sabbat n'est qu'un exemple de la façon dont la vision du monde religieux et celle du monde des écologistes et des humanistes peuvent se réunir.

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Disparité et égalité dans un pays démocratique

Israël est le foyer national du peuple juif. La langue hébraïque, la culture hébraïque, l'identité juive, les fêtes et le lien spécial avec la diaspora juive dans le monde - tout cela exprime l'essence même d'Israël.
En même temps, Israël doit être un foyer pour tous ses citoyens. Il ne doit pas y avoir de contradiction fondamentale entre ces paramètres. Les citoyens arabes d'Israël sont victimes de discrimination et souffrent d'injustice économique, sociale et environnementale.
C'est une réalité intolérable que des dizaines de milliers d'Israéliens vivent dans des régions méconnues sans électricité ni eau courante, que d'autres souffrent d'inégalités dans l'attribution de terrains agricoles et d'habitations, de discrimination sur le marché du travail, dans le système d'éducation et à l'université.
En démocratie, il y a des droits collectifs concernant les minorités et le droit de préserver et de développer leur patrimoine culturel. Le système éducatif arabe a toute latitude pour enseigner et favoriser l'essor de la culture et de l'histoire palestinienne et arabe, suivant la même structure commune qui exprime les valeurs partagées par tous les citoyens du pays, comme pour toutes les écoles en Israël.
Bien que certaines améliorations aient eu lieu ces dernières années, le combat de nombreux groupes pour obtenir plus d'égalité et pour combler les différences, n'est pas encore achevé. Même au 21e siècle, les femmes israéliennes sont encore exclues et défavorisées dans de nombreux domaines.
Le mouvement des Verts élaborera un plan sur cinq ans pour changer le statut des femmes en Israël, pour prévenir la discrimination et pour assurer une représentation féminine de valeur.

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Oui au multiculturalisme - Non à la sectorisation

La société israélienne est multiculturelle.

Il y a des religieux et des laïcs, des Juifs et des Arabes, des ashkénazes et des séfarades. La diversité culturelle est un atout et fait d'Israël un état fascinant qui défie et bouleverse l'imagination.
Toutefois, une société multiculturelle ne doit pas devenir sectorisée ; un état diversifié n'est pas synonyme d'un pays déchiré et en désordre.
Les dégâts causés par une approche sectorielle sont la perte de la capacité des différents groupes à établir un véritable dialogue les uns avec les autres ; le pire de tout serait d'assembler des forces qui façonnent leur avenir commun en une seule société.
La haine, l'intolérance et l'isolement sectoriel paralysent la capacité du pays à poursuivre une politique pour le bien de la société dans son ensemble.
Cependant, loin de la une dans les journaux et loin des déclarations de politiciens qui hiérarchisent les différences, des gens, en divers endroits du pays, se sont lassés de ce qui divise et recherchent ce qui unit. Le parti des Verts est l'un des cadres les plus importants pour cela, et il annonce ce qui est possible.
Nous sommes tous des citoyens. Nous sommes tous des "actionnaires" dans la société et avons un intérêt dans la réussite. Nous sommes tous les enfants de parents et beaucoup d'entre nous sommes des parents. Nous nous inquiétons tous de l'avenir, et nous sommes tous connectés à ce morceau de terre qu'un trop grand nombre ont combattu, et trop peu ont protégé. Nous avons un avenir commun. Nous prospérerons ensemble ou nous ne survivrons pas.

Il faut ouvrir un débat démocratique entre les groupes de la société, parler de ce que nous avons en commun, sans rien imposer, et dans le respect mutuel.
Il y a des valeurs fondamentales qui sont l'essentiel de notre partenariat ; le programme de base dans les écoles de toutes configurations et notre idéologie sont des points vitaux qui favorisent un dénominateur commun.
Contrairement à ceux qui croient que la démocratie est un jeu de force où chaque bénéfice d'une partie entraîne la défaite de l'autre, le mouvement Verts croit qu'une vraie démocratie exige un traitement juste et équitable dans tous les secteurs de la société, afin de parvenir à des accords acceptables par tous, en mettant en lumière nos objectifs communs.

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Traduction de la page Vision
   (Réalisée sur la demande de M. Ofek Birnholtz, représentant à Jérusalem de Hatnoua Hayerouka)

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