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Eugène Ionesco




1ere partie



2e partie

LA CANTATRICE CHAUVE

Théâtre de l'absurde : une pièce d'Eugène Ionesco (1950)
Dit par l'auteur
Durée : 00.56.54
16 février 2016 :
Le Théâtre de Huchette, à Paris, fête les 60 ans de "la Cantatrice Chauve" et de "la Leçon".

Voulant apprendre l'anglais dans un manuel de conversation franco-anglaise, Ionesco s'aperçoit que les phrases destinées au néophyte, prises en elles-mêmes et pour elles-mêmes, et non comme un simple moyen d'acquérir des structures langagières, expriment une pensée "aussi stupéfiante qu'indis­cuta­blement vraie" sur le plan universel, comme : "Le plancher est en bas, le plafond en haut."
Alors, Ionesco en dit : "C'est alors que j'eus une illumination. Il ne s'agissait plus pour moi de parfaire ma connaissance de la langue anglaise. M'attacher à enrichir mon vocabulaire anglais, apprendre des mots, pour traduire en une autre langue ce que je pouvais aussi bien dire en français, sans tenir compte du "contenu" de ces mots, de ce qu'ils révélaient, c'eût été tomber dans le péché de formalisme qu'aujourd'hui les maîtres de pensée condamnent avec juste raison.
Mon ambition était devenue plus grande : communiquer à mes contemporains les vérités essentielles dont m'avait fait prendre conscience le manuel de conversation franco-anglaise. D'autre part, les dialogues des Smith, des Martin, des Smith et des Martin, c'était proprement du théâtre, le théâtre étant dialogue. C'était donc une pièce de théâtre qu'il me fallait faire. J'écrivis ainsi La Cantatrice chauve, qui est donc une oeuvre théâtrale spécifiquement didactique."

Si les vérités proférées par les personnages sont creuses, elles dévoilent la véritable nature du langage. Ionesco est hanté par le sentiment de l'étrangeté du monde, manifeste surtout dans la banalité quotidienne.

Sur les influences souffertes par Ionesco : "La grande erreur de la littérature comparée – du moins telle qu'elle était il y a vingt ans – était de penser que les influences sont conscientes et même de penser que les influences existent. Or, très souvent les influences n'existent pas. Les choses simplement sont là. Nous sommes plusieurs à réagir d'une même façon. Nous sommes à la fois libres et déterminés."

Reposant sur des raisonnements entre raison et incohérence, Ionesco nous montre une image irrécusable de la folie de notre langage.



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